
Initiées au milieu des années 2000, les séries du photographe Andreas Müller-Pohle mettent en scène et interrogent l’eau, élément vital mais élément fragilisé, élément menacé par les risques environnementaux que font peser sur notre monde l’usage déraisonnable que nous en faisons.
Prise au niveau de sa surface, prise en immersion, comme de l’intérieur, l’eau est le révélateur de l’état du monde. Le Danube, la mer qui borde Hong Kong, deux rivières qui viennent confondre leurs eaux à Kaunas, en Lituanie : trois « lieux » offrant des dizaines de perspectives et de visions, à hauteur d’eau, et qui finissent par composer un tableau à la fois poétique et tragique des traces, mutations, altérations que nos sociétés industrielles imposent à notre environnement.
Ce protocole de prise de vue, aux accents expérimentaux conformes à l’esprit d’Andreas Müller-Pohle, permet une rêverie bachelardienne autour des éléments aquatiques, tout en conservant un regard profondément critique face à la détérioration écologique d’une nature soumise aux lois négatives de l’industrialisation et de la consommation.
« La peine de l’eau est infinie ». En guettant la catastrophe en cours, Andreas Müller-Pohle immortalise aussi quelques éclats de beauté. Son œuvre illustre à merveille une autre maxime, celle de Yun Seondo : « L’eau seule est éternelle. »
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