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Emmanuelle Revol

Qu'est-ce qui se tram ? Lisboa : Je te prête mon tram... (4/4)

Il faut bien dire que le tramway est un très bon moyen d’appréhender la ville et qu’il est très poignant de voyager à bord d’un engin historique qui permet de gravir les collines du Chiado et de l’Alfama, en arpentant les rues les plus étroites et tortueuses, ou bien de traverser le plateau dynamique de la Baixa.



Depuis une vingtaine d’années, les habitants cèdent petit à petit leur place aux touristes. Car ceux-ci ne se contentent pas d’utiliser les petits tramways rouges qui leur sont spécialement dédiés. Ils aiment à emprunter les wagons jaunes publics, ceux-là même utilisés par les ancêtres lisboètes. A tel point que les lignes constituent des circuits touristiques et que les terminus sont devenus aussi de grandes plateformes d’où les visiteurs peinent à s’éloigner.



Il faut bien dire que le tramway est un très bon moyen d’appréhender la ville et qu’il est très poignant de voyager à bord d’un engin historique qui permet de gravir les collines du Chiado et de l’Alfama, en arpentant les rues les plus étroites et tortueuses, ou bien de traverser le plateau dynamique de la Baixa.



La ligne la plus utilisée reste la ligne 28 qui donne lieu à la découverte de ces quartiers et qui offre aux visiteurs les éléments les plus remarquable de Lisbonne ; comme la Sé, la plus importante cathédrale car elle est la plus ancienne, la place du Commerce ou encore la gare du Rossio, un bijou manuélin, c’est-à-dire d’un style typiquement portugais de la fin du XVème siècle.


Bref, l’« elèctrico » ne laisse pas les voyageurs - souvent européens - indifférents, surtout quand il s’agit de pouvoir toucher les murs d’une ruelle en restant assis à bord du wagon.


Un fort sentiment de dépossession

Mais alors les Lisboètes, dans tout ça ? Eh bien, ils préfèrent aux carrioles bondées leurs quatre vastes lignes de métro, leurs bus un peu lents, le "tram" et ne boudent pas la marche. Autrement dit, de manière générale, excepté les grands-mères nostalgiques, les habitants ont cédé leur tramway aux visiteurs.


En revanche, ce changement d’utilisateurs n’est pas sans conséquence, malheureuse, somme toute. En effet, les pickpockets expérimentés profitent aisément de cette promiscuité pour dépouiller ces explorateurs des temps modernes. Heureusement tout n’est pas perdu pour ces infortunés. Ils peuvent tout à fait retrouver un bien précieux sur la "Feira da Ladra", littéralement "la foire de la voleuse"). Ce marché est présent tous les mardis et samedis dans l’Alfama, où les pauvres touristes peuvent… (r)acheter leur bien.


Cette aventure est en réalité la pire qu’il puisse arriver à un touriste. En effet, les Lisboètes ne conservent pas de mépris envers les explorateurs. Seuls le respect et un minimum de discrétion leur sont importants. Ils n’ont donc aucun mal à prêter leur tramway. Peut-être sont-ils même un peu trop prêteurs…


 

Pour aller plus loin :

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