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Jaun, dans la région de la Gruyère 1/2 (en Suisse ) : Un régal de village !
Jaun, que les Romands appellent curieusement Bellegarde, est le dernier village sur la route du « Jaunpass » (le Col de Jaun). Il tire son nom de la rivière Jogana, le nom donné par les tribus helvètes. Avec ses nombreux chalets aux décorations typiques, et la montagne en arrière plan, difficile de faire plus « Suisse » ! Miraculeusement préservée de l’incendie ravageur de 1711, la plus ancienne maison toujours habitée trône fièrement au centre du village depuis 1675. À 1050 mètres d'altitude, c’est le plus haut perché du canton de Fribourg. Deux églises pour un village Jaun possède deux églises, ce qui peut paraître surprenant pour un bourg de sept cent cinquante habitants. Il n’en a pas été toujours ainsi. Les premières mentions de l’église « historique » datent de 1228. Son style architectural est proche de celui de l’Oberland bernois, la région voisine. Au faite de la pratique religieuse à la fin du XVIIIe siècle, le bâtiment s’avéra trop exigu pour accueillir tous les fidèles. Décision fut prise donc de construire un second édifice religieux pour remplacer le premier. Il amalgame des éléments présents dans l’ancienne église comme l’autel central, ou encore les autels latéraux et la chaire centenaires, et des éléments plus récents. Ce qui, aux dires des habitants, donne un aspect peu harmonieux. Tout le contraire de l’église initiale. Adossé à l’église en activité, le surprenant petit cimetière du village vaut à lui seul le détour. Il fera l’objet d’un prochain reportage de l’Art d'Escargoter... Le « Cantorama » Depuis l’année 2012, l’ancienne église reprend vie. Elle abrite le « Cantorama », un espace dédié au chant et à la musique. Sa réputation a depuis longtemps dépassé les frontières cantonales et l’on vient de loin assister aux concerts d’une saison culturelle réputée, qui commence au printemps pour se terminer à la fin décembre. Vu l’acoustique exceptionnelle du lieu les demandes d’artistes souhaitant se produire ne manquent pas et les organisateurs n’ont que l’embarras du choix. Outre l’offre musicale, le Cantorama propose également des expositions et il contribue à la préservation de la mémoire sonore du canton. « Une cascade » de sentiers ! On peut affirme sans exagérer qu’avec plus de quinze départs de sentiers, Jaun s’affirme comme un haut lieu de la randonnée pédestre dans la région. Ce qui n’est pas pour déplaire à votre magazine préféré... Comme par exemple, le chalet du soldat Charmey en longeant la vallée de la Jogne, ou encore le tour des Gastlosen. Mais on trouve aussi une vraie cascade ! Que l’on aperçoit quand l’on emprunte le chemin qui mène à l’ancienne église. Cette magnifique chute d'eau est restée longtemps un mystère. Ceci jusqu’à ce que des étudiants apprentis géologues découvrent que l’eau mettait onze jours à s’écouler depuis sa source dans les pré Alpes fribourgeoises.
Jaun, « l’anti-Röstigraben » Le « Röstigraben » désigne la frontière linguistique entre la Suisse romande et la Suisse alémanique, certains parlant même de fossé... Il tire son nom du rösti, un plat très populaire « outre Sarine ». Si, comme on l’a vu, Jaun présente la particularité d’être l’unique village germanophone de la Gruyère, il se joue des frontières linguistiques. 95 % des habitants peuvent se débrouiller en français précise le Syndic (Maire de la commune) selon la terminologie locale. Rien d’étonnant à cela dans la mesure où le canton de Fribourg est au nombre des quatre que compte la confédération helvétique. Le bilinguisme figure même en bonne place dans le projet cantonal en matière de scolarité. Seule ombre au tableau pour ce village de Jaun, au cadre idyllique, et de taille : la lente et continue érosion de la population. Un phénomène bien connu des zones rurales auquel s’ajoute ici les problèmes spécifiques liés aux coûts des infrastructures des villages de montagne. Remerciements : La rédaction de l’art d’escargoter remercie tout particulièrement Monsieur Werner Schuwey, historien local et fin connaisseur du village de Jaun.

"Chemins de photos" : La belle aventure continue
Ça y est, c'est parti pour une nouvelle édition : la neuvième. Depuis le 1er juin, la photographie envahit pacifiquement les villages de la Piège, du Razes, de la Maleperre et du Lauragais dans le Nord audois. Des cours d'école aux places publiques, des campings aux églises, des jardins aux lavoirs... aucun endroit n'est oublié par cette douce folie photographique. Un événement majeur, définitivement installé dans le paysage culturel régional, c'est vraiment le cas de le dire. Jamais le mot « paysage » n' aura aussi bien porté son nom ! « Chemins de Photos » , ce sont autant de « galeries à l'air libre » selon la terminologie des organisateurs. Il y a dans cette notion l'idée, peut être inconsciente, d'une photographie que l'on affranchit du cénacle habituel des galeries pour l'offrir à la vue du plus grand nombre. « Pour sortir la photo du cadre », résument joliment les organisateurs. Bien-sûr, un catalogue – comme une bible du festivalier – vient recenser et renseigner sur les expositions... mais parfois, au gré des pérégrinations dans la région, elles se présentent presque incidemment sans les avoir cherchées. Alors, l'émotion née de cette rencontre fortuite rend la surprise encore plus belle. Impossible de citer ici toutes les initiatives engendrées par cette manifestation culturelle, tant « Chemins de Photos » semble innover en permanence et se réinventer à chaque nouvelle édition. Citons tout de même l'incontournable « I love village » , une mémoire des collines. Depuis 5 ans maintenant, chaque année, des photographes investissent un village de la région et posent sur lui leurs regards bienveillants. Cette résidence artistique permet de « créer une animation éducative autour de l'image avec les habitants et d'accumuler une mémoire inédite d'une commune rurale au début du XXIème siècle ». Portraits, paysages, reportages sur les activités, scènes de la vie prises sur le vif avec la participation d'habitants toujours enthousiastes. C'est le village de Plavilla (une centaine d'habitants) qui accueille cette année la résidence photographique. On n'associe pas forcément de façon spontanée la photographie à la notion de « spectacle vivant ». Pourtant, avec une scène de 20 km de rayon (et une vue fréquente sur la chaine des Pyrénées, son décor naturel), la densité de la programmation, les conditions de la rencontre entre les artistes et le public... qui pourrait dénier à « Chemins de Photos » une telle appellation ? Chemins de photos, expositions itinérantes sur les collines du Lauragais, jusqu'au 30 septembre 2022 Pour aller plus loin https://www.cheminsdephotos.com/ https://collinescathares.com/

"Débordements". L'art contemporain au Château de Chambord
Débordements. Une remarquable exposition signée de l’artiste Pablo Reinoso, s’installe jusqu’au 4 septembre 2022 au Domaine national de Chambord. La possibilité qu’offre Chambord à un artiste contemporain d’exposer ses œuvres, est une forme de démocratisation culturelle. C’est un véritable « Chambordement » . Le Monument national « déborde », sort de ses rituels, sans que cela soit déroutant. Pourtant, depuis 10 ans, l’art contemporain est entré au Domaine avec des expositions de qualité, en accès libre. Chambord s’est ouvert à l’art contemporain et cela lui va comme un gant. Visible par tous, sans formation préalable, sans avoir un œil aguerri à cet art, même les enfants peuvent y goûter... sans être devenu pour autant un Centre d’art contemporain, comme l’explique Jean d’Haussonville, l’actuel directeur du Domaine. C’est la magie de Chambord, lieu polysémique, lieu symbolique de l’éternité, d’être un lieu vivant et fragile sans cesse en renouvellement. 500 ans depuis le début de sa construction, ce Château de chasse voulu par le roi François 1e – qui n’y demeura que 90 jours – laisse place à un artiste de renom : Pablo Reinoso. Pablo Reinoso, artiste franco-argentin invité Il a commencé à sculpter le bois dans l’atelier de son père en Argentine, dès l’age de 13 ans. Pablo est toujours impressionné par le travail de la main de l’homme et son rapport dévoué au matériau. Pour la réalisation de ses créations, Pablo Reinoso ne coupe jamais d’arbres. Il utilise le bois des arbres tombés lors de tempêtes. Il aime aussi travailler d’autres matières comme le marbre d’Espagne, le métal, la pierre. 40 de ses œuvres sont exposées dans le Château et 13 autres œuvres dans le Parc. Petit tour d’horizon. L'intérieur du château L’escalier emblématique à double révolution, dont le modèle aurait été dessiné par Léonard de Vinci, Pablo Reinoso en fait la respiration principale du monument par une première œuvre « respirante » installée dans le noyau central de l’escalier. Elle accueille le visiteur. A l’étage, les bancs en bois débordent de sculptures Spaghettis : la marque de fabrique de l’artiste. Avec ironie, l’artiste les déconstruit, les défait de leur fonction à laquelle, nous les humains, nous voulons les contraindre. « Respirante & Paysage d’Eau », une œuvre spectaculaire. Faire de l’eau à partir de la pierre de marbre entourée de brisures de charbon dont il s’approvisionne en Allemagne et Belgique, est une œuvre appelle à une méditation apaisée. Les coussins respirants, au mur, sont conçus à partir de petits ventilateurs d’ordinateurs. Il fallait y penser. L'extérieur, parc et jardin Le Jardin à la Française accueille 13 sculptures en accès libre. Saisir la fragilité du vivant est le thème fort de l’artiste et les œuvres appellent, là encore, à une méditation apaisée. On retrouve les Bancs Spaghettis en bois tortillés, ses « talking benches », marque de fabrique de Pablo Reinoso. Des chaises accueillantes offrent un immense appui dont le dossier rappelle les bois de cervidés du Domaine forestier. On peut s’y reposer et mirer l’architecture d’une façade du Château. Coup de cœur pour « Révolution végétale » d’après Léonard. Une œuvre monumentale. Pour aller plus loin : "Débordements. Pablo Reinoso" – du 1er mai au 4 septembre 2022 | Château de Chambord

"Horreos" et "espigueiros" : un patrimoine ibérique méconnu
Les "hórreos" et les "espigueiros" sont des greniers typiques du nord-ouest de la péninsule ibérique. On les rencontre principalement en Galice, dans les Asturies côté espagnol, et dans le nord du Portugal. Les « horreos » de Galice et des Asturies Bien que les greniers rectangulaires soient les plus répandus, on en rencontre aussi certains de forme carrée (plutôt dans les Asturies), ronde, octogonale et même en « L ». Quant aux matériaux utilisés, on trouve essentiellement le bois ou la pierre, voire les deux en même temps. Leur forme pouvait varier en fonction du type de grain à conserver, de la fantaisie du constructeur mais aussi des moyens financiers du propriétaire. Les horreos asturiens présentent la particularité d’avoir des toits en chaume, en ardoise ou encore en mosaiques. Certains horreos se distinguent par leur exceptionnelle longueur tel celui de Araéno avec ses 37 mètres ou encore celui de Poio avec une capacité de stockage de 123 mètres cubes soutenus par 51 piliers. Impossible de connaître leur nombre exact, on l’estimait au début du millénaire à 30 000 environ. Mais du fait de l’exode rural, leur disparition s’accentue. L’État espagnol ayant pris conscience de leur grand intérêt patrimonial, ils sont désormais protégés par un décret promulgué en 1973. Les « espigueiros » du Portugal Souvent similaires de leurs voisins galiciens, au Portugal les greniers portent le nom de « espigueiros ». On les trouve principalement dans le Nord du pays, dans les régions du Tras Os Montes et dans le Minho (limitrophe de la Galice). Deux sites abritent de remarquables concentrations d’espigueiros. Le premier à Lindoso dans le parc national de Penada Geres, l’un des endroits les plus sauvage et verdoyant du pays. On y dénombre cinquante greniers entièrement en pierre, datant des XVII et XVIIIème siècle. Conçus comme des tombeaux avec leurs dalles en granit reposant sur des piliers et leurs sommets ornés de croix (sensées chasser les esprits maléfiques), ils évoquent de petites chapelles. Le second site exceptionnel se situe dans le village de Soajo au cœur de la Serra Amarela (à quelques kilomètres de l’Espagne), avec ses vingt-cinq espigueiros sur pilotis. Ici chaque maison semble posséder son propre grenier. Le plus ancien date de1792. Suivant l’exemple de son homologue espagnol, le gouvernement portugais a classé l’ensemble des espigueiros de Soajo comme lieu d’intérêt public en 1983. Terminologie (source Wikipédia) : Le terme générique espagnol est hórreo (prononcé /ˈoreo/). Localement, on désigne ce genre de construction par horriu , horru (asturien), horriu (léonais), hurriu (parler cantabre), hórreo , paneira , canastro , piorno , cabazo (galicien), espigueiro , canastro , caniço , hôrreo (portugais), garea , garaia , garaixea (basque). Les piliers soutenant l'édifice sont nommés pegollos (asturien), esteos (galicien), espigueiros (portugais), abearriak (basque) et leur terminaison plate mueles ou tornarratos (asturien), vira-ratos (galicien), zubiluzea (basque). Pour aller plus loin : Une sélection de sites de photographies https://horreosdegalicia.com/ (un site extrêmement complet en espagnol) https://www.turismoasturias.es/blog-fr/-/ blogs/les-horreos-greniers-des-asturies-un-reve-dans-les-airs http://portugaldunord.com/soajo-dans-le-parc-national-peneda-geres/

"Land of Memory" : vie, guerre et paix dans la Grande Région
Au coeur de l'Europe se niche un territoire singulier que le temps a façonné par delà les frontières. A la croisée du Rhin, de la Meuse et de la Moselle, la Grande Région est une terre d'histoire profondément marquée par les stigmates de la guerre. Parsemée de lieux de mémoire répartis sur 4 pays, elle témoigne à ciel ouvert des événements forts qui ont façonné la construction de l'Europe actuelle. Le destin de cet héritage commun a trouvé son incarnation dans le projet « LAND OF MEMORY » : un programme fédérateur et ambitieux dont l'exposition itinérante "Our Common Heritage", présentée successivement en France, en Belgique, en Allemagne et au Luxembourg est une des pièces maitresse. Immersion dans l'Histoire. Les contours de la Grande Région La « Grande Région » (« Großregion » en allemand) est un ensemble de 11 millions d'habitants répartis sur 6 régions ou landers : la Wallonie, les cantons de l'Est (la partie germanophone de la Belgique), la Lorraine, le Grand Duché du Luxembourg, la Sarre et la Rhénanie Palatinat en Allemagne. Elle est irriguée par 4 fleuves et rivière : la Meuse, la Moselle, le Rhin et la Sarre, tous transfrontaliers à des degrés divers. Elle est sillonnée quotidiennement par 250 000 pendulaires. Au cœur de l'Europe géographique, la Grande Région peut se prévaloir d'une longue histoire commune, presque oubliée de nos jours. Après la succession de Charlemagne, son petit fils Lothaire hérita d'une région dont le Nord la Lotharingie correspond peu ou prou aux frontières actuelles de la Grande Région. Après la Seconde Guerre mondiale, le charbon et l'acier réuniront à nouveau ces régions lorsque le Luxembourg accueillera la CECA (Communauté Européenne du Charbon et de l'Acier) qui préfigurera la création de la Communauté Economique Européenne. De plus, c'est dans ce même pays que seront signés les « Accords de Schengen » (selon le nom d'une petite localité transfrontalière jouxtant la France et l'Allemagne, au bord de la Moselle). Le projet « Land of Memory » : un projet fédérateur et ambitieux L’Europe, telle que nous la connaissons aujourd’hui, est l’héritage d’une histoire complexe, riche en événements parfois dramatiques, qui ont durement frappé ce territoire transfrontalier. Cette réalité dépasse largement le cadre strict des frontières de la Grande Région, mais cette dernière concentre un nombre exceptionnel de sites liés aux conflits du XXème siècle. Témoins d'une histoire partagée, ils ont marqué ces territoires de façon indélébile, physiquement et psychologiquement, et sont encore bel et bien présents dans la mémoire collective. Pour ses concepteurs, « Land of Memory » se veut un projet fédérateur rassemblant tous les versants de la Grande Région autour d’un triple objectif. Celui de témoigner des événements forts de l’Histoire, qui ont mené à la construction de l’Europe actuelle. Celui de faire perdurer le message d’unité véhiculé à l’issue de cette horreur qu’ont été les deux guerres mondiales. Et enfin, celui de positionner le territoire parmi les toutes premières destinations de tourisme mémoriel. À noter que ce projet particulièrement ambitieux bénéficie du soutien du programme « Intereg Grande Région » (les projets Interreg sont des initiatives européennes de développement visant à encourager les collaborations entre régions à l'échelle mondiale). Un fond de documentation et des outils de médiation de grande valeur La pièce maîtresse du projet porte le nom « Our common heritage ». Il s'agit d'une exposition itinérante et immersive, s'appuyant sur une série de 5 albums photos allant de l'avant Première Guerre mondiale à l'après Seconde Guerre mondiale et aux débuts de la construction européenne. Ils constituent le corps de la scénographie. Pour alimenter ce fond photographique, les habitants de la Grande Région ont été mis à contribution et invités à envoyer leurs propres souvenirs. Parmi les albums photos, on peut trouver des sujets très variés couvrant alternativement les périodes de guerre et de paix tels que : L'arrivée des travailleurs immigrés Italiens en Wallonie La manifestation hitlérienne dans les rues de Malmedy, en1940 (province de Liège), La famille paysanne dans la Sarre au début du XXe siècle, La Course motocycliste Paris – Liège en 1927 Le fanion du 43e Bataillon de Tirailleurs Sénégalais décoré de la fourragère, Les réfugiés de guerre en 1940 en Belgique
Le second élément important du projet, d'une réelle originalité, consiste dans la réalisation d'un site web en « storytelling », où 5 jeunes journalistes Européens issus des régions concernées par le projet partent à la recherche de leurs ancêtres. "Land of Mémory" comporte également un important fond documentaire, qui traite de nombreux sujets historiques comme : Alain Fournier (l'auteur du Grand Meaulnes ) et les écrivains combattants ; Les tirailleurs Sénégalais ; Les prisonniers de guerre ; La guerre des mines ; L’Armée française du Rhin et l’occupation de la Rhénanie ; La bataille des Ardennes de 1940 et l’exode ; Les femmes reporters pendant la Seconde Guerre Mondiale ; La résistance au Grand-Duché du Luxembourg... pour ne citer que ceux là.
On l'aura compris : son ampleur, sa durée, sa taille comme ses ambitions... tout concourt à faire de « Land of memory » un projet hors normes, qui devrait marquer fortement les esprits et consolider durablement les fondations de la Grande Région. Le calendrier actualisé de l'exposition itinérante : Verdun (Meuse) : de juillet à octobre 2021 ; Saarbrücken (Allemagne) : d'octobre 2021 à février 2022 ; Liège (Belgique) : de mars à mai 2022 ; Spincourt (Meuse, 55) : de juin à août 2022 ; Hosingen (Luxembourg) : de septembre à octobre 2022 Pour aller plus loin : https://www.expo.landofmemory.eu/index.php/exposition/ https://www.landofmemory.eu/fr http://www.granderegion.net/ http://www.interreg-gr.eu/fr/

1ère étape : Zermatt et le Cervin
Trains de montagne suisses : le rail au sommet de son art #1 La Suisse est un pays alpin qui vénère le train. C’est cette affirmation que notre magazine étayera au fil d’une série de reportage , qui nous conduiront sussessivement à Samedan au cœur des Grisons, à Tirano à la frontière italiano helvétique et à Luzern au bord du lac des Quatre Cantons. On accède à la nouvelle gare de Zermatt, protégée des avalanches, par les fameux trains rouges de la Matterhorn Gotthard Bahn, depuis la gare de Visp située sur la célèbre ligne du Simplon.
Pénétrant dans la vallée encaissée du Mattertal, les chemins de fer électriques à voie étroite se fraient difficilement un passage. Autant dire qu’avec ce tronçon alpin au fort dénivelé (plus de 1500 mètres), le voyageur entre vite dans le vif du sujet. En dépit d’un fort taux de fréquentation, Zermatt (surnommée parfois la « Chamonix suisse ») a su conserver son caractère de village valaisan. Les autorités ont fait le choix du sans voitures, à l’instar d’une dizaine d’autres villages helvètes. L’absence de tout véhicule à moteur procure dès l’arrivée un fort sentiment de calme et de quiétude. Zermatt se vit à pied et au rythme des taxis électriques. Il faut alors habituer son oreille à ce léger bruit à peine perceptible. Ce village du haut Valais germanophone ne serait rien sans la figure tutélaire du Cervin (Matterhorn en allemand) : « la pyramide magique » la « montagne des montagne ». Un sommet vaincu il y a 150 ans tout juste par une cordée de sept alpinistes, emmenés par l’anglais Edward Whymper . Depuis cette ascension victorieuse, qui se termina dans le drame lors de la descente, nombre d’alpinistes ont perdu la vie en tentant d’accrocher le Cervin à leur palmarès, comme en témoignent les saisissantes tombes disséminées autour de l’église anglicane. Les férus d’alpinisme ne manqueront pas la visite du musée du Cervin, qui retrace avec force de détails, l’épopée de ces pionniers. Toujours plus haut En déambulant dans la station, difficile de ne pas lever les yeux au ciel tant l’ombre du Cervin paraît omniprésente. Comment alors résister à l’appel de la montagne ? Nul n’est besoin cependant d’être un alpiniste chevronné, ni même un simple alpiniste. Vénérable institution, ouvert en 1898, le chemin de fer à crémaillère du Gornergrat, l’un des plus hauts d’Europe vous conduit en trente minutes du centre du village à précisément 3089 m d’altitude. Après avoir traversé les forêts de mélèzes et d’aroles (le champion toutes catégories des arbres d’altitude) l’immensité blanche s’offre à nos yeux ébahis. Si compter tous les sommets les uns après les autres vous donne le tournis, sachez que l’on n’en recense pas moins de 29, culminant à plus de 4000 mètres. Mentionnons dans le trio de tête : le Mont Rose (le plus haut entièrement en territoire helvète) et la Pointe Dufour à 4634 mètres (la deuxième plus haute montagne du continent après le Mont Blanc). Différents arrêts intermédiaires le long du parcours, permettent à l’aller comme au retour d’effectuer de belles randonnées. Si vous n’êtes toujours pas gagné par l’ivresse des hauteurs, vous aurez toujours loisir d’emprunter la télécabine du Stockhorn qui vous conduira, excusez du peu, à 3532 m mais uniquement en période hivernale, pour rejoindre le plus vaste domaine skiable d’Europe. Pour aller plus loin :
http://www.zermatt.ch/fr
http://www.auto-frei.ch/index.php/fr/
www.matterhorngotthardbahn.ch/fr/
www.swisstravelsystem.com/FR
http://www.myswitzerland.com

2ème étape : À bord du Glacier Express
Il s’appelle « Glacier Express », mais il ne tire nullement sa notoriété d’une quelconque vitesse. Ce serait même plutôt l’inverse ! Celui auquel on adjoint à juste titre le complément « d’Express le plus lent du monde » prend en effet son temps pour relier les célèbres stations de Zermatt et Davos en... 8 heures. Il faut en effet une bonne journée pour effectuer les quelque 290 kilomètres du parcours, jalonnés de 91 tunnels et 291 ponts. Cette ligne condense à elle seule le génie et le savoir faire des ingénieurs helvètes qui ont durablement marqué l’histoire des chemins de fer par leur inventivité et les savoirs faire mis en œuvre. Monter à bord du Glacier Express, c’est s’offrir un spectacle permanent, où l’on ne s’ennuie pas un seul instant. En particulier, pour les chanceux qui auront choisi de voyager dans les voitures panoramiques, dont les vitres montent jusqu’au toit. Impossible d’évoquer tous les attraits de ce trajet, qui conduit les passagers du Haut Valais au canton des Grisons – ou en d’autres termes, du massif du Cervin à la région de L’Engadine. Mais que l’on se rassure, un commentaire en français, bref et bien construit, permet d’identifier les principaux centres d’intérêt. Naissance du Glacier Express Il est bien-sûr tout à fait loisible d’effectuer des arrêts en cours de route, cependant chaque trajet devra faire l’objet d’une réservation, même pour de courtes distances. La ligne du Glacier Express, considérée comme l’un des fleurons du tourisme ferroviaire suisse, voit le jour en 1930 par la jonction d’une partie des réseaux du Matterhorn / Gotthard Bahn avec celle des chemins de fer réthiques. De Zermatt, la gare de départ, le train amorce une surprenante descente ininterrompue jusqu’à la vallée du Rhône. Apparaissent alors les premiers vignobles en terrasses dont le réputé et bien nommé « Vin des Glaciers », produit dans le village de Visperterminen à 1340 mètres d’altitude, une hauteur qui défie les lois de la nature ! L’arrivée en gare de Visp marque la fin provisoire du parcours à crémaillère, et le train emprunte alors la célèbre ligne du Simplon jusqu’à Brig. Capitale du haut Valais germanophone, à la croisée des grands cols alpins (Furka Simplon, Grimsel) la ville mérite assurément une visite. Dès lors, c’est le Rhône (Rotten en allemand) que nous suivrons pour quelque temps. Après avoir admiré Naters et ses splendides chalets en bois, se dresse devant nous le glacier le plus long d’Europe avec ses 23 kilomètres, classés au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Passé un premier tunnel hélicoïdal, le convoi pénètre dans l’énigmatique vallée de Conches , peuplée depuis le XIIIème siècle par les Walsers, peuple venu d’Allemagne. Une contrée un peu à l’écart, refermée sur elle-même, où les traditions, la langue et la culture demeurent très vivaces. Après Ernen, considéré comme le plus beau village du Valais, Muster et son sanctuaire, le train disparait sous le tunnel de la Furka, un ouvrage vital pour la région, qui assure le seul lien permanent en toutes saisons, avec la Suisse centrale. Continuant sa progression, il retrouve le système de propulsion à crémaillère à Andermat et entame un parcours des plus sinueux qui l’amène au point culminant du trajet, soit à 2 033 mètres au Col de l’Oberalp . Très prisé des randonneurs, ce dernier constitue un excellent point de départ pour de belles excursions, notamment au lac de Toma, source du Rhin. Bienvenue dans les Grisons Notre convoi évolue désormais dans le canton des Grisons, le plus étendu de Suisse puisqu’il recouvre un cinquième de son territoire, et où l’on parle le romanche, la quatrième langue nationale de Suisse. À Disentis (Muster en romanche), la visite de l’Abbaye bénédictine s’impose. Ici, les chemins de fer réthiques (Rhätische Bahn en allemand) prennent la suite de ceux de la Matterhorn/Gotthard Bahn. Plus loin, Trun, considéré comme le berceau historique du canton, abrite la chapelle Sainte-Anne, où se réunirent pour la première fois les ligues grises (Graubunden), qui donnèrent leur nom aux Grisons. Une fois rendu à Ilanz , c’est désormais le Rhin qui accompagne le Glacier Express dans sa course. Dès la sortie du bourg, il s’engage dans le plus long canyon de Suisse jusqu’à la localité de Reichenau , où le Rhin inférieur et le Rhin supérieur se réunissent pour ne faire plus qu’un. Plaque tournante du trafic ferroviaire, c’est de cette dernière que partent les différentes ramifications de la ligne pour Coire (Chur) et Davos , à partir de laquelle on peut monter dans le train de la Bernina (qui sera le sujet de notre prochain reportage sur les trains suisses de montagne). Après avoir longuement serpenté sur les bords du Domlesch , constellé de maisons féodales et de fortifications, le train rejoint la vallée de l’Albula. A Filisur, vieux village typiquement engadinois, aux maisons décorées de sgrafittes : possibilité de changement pour la ligne du Heidi Express, un autre train typique. Entre cette dernière localité et Preda , distante d’une douzaine de kilomètres, l’important dénivelé de 700 mètres représenta un immense défi pour les ingénieurs de l’époque (nous sommes à la fin du XIXe siècle). Il le résolurent de la plus belle des manières, en imaginant ce que les spécialistes considèrent comme la plus grande et la plus spectaculaire réalisation ferroviaire au monde, avec sa succession de tunnels hélicoïdaux, de viaducs et de galeries. À peine le temps de se remettre de ses émotions, et déjà le train s’engage dans le tunnel de l’Albula qui détient le titre de plus haut tunnel ferroviaire d’Europe. Encore un record à mettre au crédit de cette ligne de chemin de fer, qui décidément n’en manque pas ! Après avoir gagné Samedan , plaque tournante des chemins de fer réthiques, berceau de la culture engadinoise, le train arrive à Saint Moritz , terme de ce mémorable périple. On l’aura compris : tout amateur de voyages en train qui se respecte, se doit, en plus du train de la Bernina, d’effectuer ce voyage qu’il ne sera pas près d’oublier de sitôt. Impossible de rester indifférent face à tant de paysages grandioses et sans cesse changeants. Parcourir la Confédération helvétique d’Est en Ouest, à bord du Glacier Express, c’est aussi l’opportunité de recevoir une belle leçon de géographie physique à ciel ouvert… Pour aller plus loin :
www.glacierexpress.ch/fr
https://www.rhb.ch (Chemins de fer réthiques )
www.matterhorngotthardbahn.ch/fr www.myswitzerland.com/fr
www.swisstravelsystem.com/fr Le voyage à bord du Glacier Express peut donner lieu à de belles histoires … d’amour, telle que celle écrite par Amélie Plume « Les fiancés du Glacier Express » Editions Zoé http://www.editionszoe.ch/

3ème étape : À bord du Bernina Express
Trains de montagne suisses : le rail au sommet de son art #3 Voilà encore un parcours magnifique avec, comme cela devient une habitude, des vues à couper le souffle. Et autant le dire tout de suite, à moins d’être un voyageur blasé, revenu de tout, il est difficile de rester assis à sa place tant notre regard est sollicité tantôt à gauche tantôt à droite. Ce nouvel itinéraire présente de nombreux contrastes pour le plus grand plaisir et l’étonnement des voyageurs. Le premier contraste s’avère d’ordre culturel. L’occasion est belle, une fois de plus, de pérégriner au sein de cette mosaïque linguistique suisse qui ne cesse de nous surprendre. Il n’y a qu’à tendre l’oreille, dans les wagons, pour entendre le schwitzerdüscht, l’italien et le romanche, idiomes locaux auxquels se mêlent l’anglais et les autres langues parlées par les touristes voyageant à bord. Le second est plus prosaïquement thermique, puisqu’il nous fait passer en quelques heures des basses températures septentrionales à la chaleur du sud. Ce que d’aucuns résument par la formule « d es glaciers aux palmiers ». Le troisième contraste tient aux brusques changements de paysages, entre les glaces éternelles des Alpes grisonnes et le charme tout méditerranéen du Val Poschiavo , qui préfigure l’Italie, et plus précisément la région de la Valteline aux vins réputés. Bien que le point de départ officiel de la ligne se trouve dans la station de Saint Moritz, la partie décrite commence à Pontresina. Cette traversée des Alpes du Nord au Sud nous conduira à Tirano dans le Piémont italien. Outre le nom officiel de Bernina Express, il est surnommé « Die Kleine Rote », tout du moins dans la partie germano-grisonne. Après avoir laissé Pontresina, point de départ pour escalader le Piz Bernina (à 4 000 mètres d’altitude), le train poursuit son ascension pour atteindre l’hospice Bernina à 2253 mètres, point culminant du parcours, qui a donné son nom à la ligne et constitue la plus haute gare des chemins de fer réthiques (la compagnie officielle du canton des grisons). Nous passons au plus près des splendides Lago Bianco et Lejnair (nom romanche pour le lac noir) aux eaux plus sombres. L’endroit marque la ligne de partage des eaux, cette toujours surprenante particularité géographique. Celles situées au nord s’écoulent vers la Mer Noire, tandis que celles situées au sud du massif se jettent dans le Pô qui rejoint la Mer Adriatique. À cette ligne de partage des eaux, s’ajoute une frontière linguistique entre l’allemand et le rétho romanche, parlés dans le versant nord et l’italien, parlé dans le versant sud. Le train amorce ensuite sa longue descente et évolue désormais dans le Val Poschiavo, l’une des vallées italophones des Grisons et change très officieusement de nom pour s’appeler « il treninorosso de la Bernina » . Une vallée qui, longtemps isolée du reste de la Confédération helvétique avant l’avènement du rail, lorgne depuis toujours vers l’Italie, dont elle partage la langue. Le bourg de Poschiavo (Puschav en romanche) et ses « palazzi » témoignent du passé de ce canton longtemps déshérité. Où les habitants désertaient des vallées entières pour aller chercher fortune à l’étranger. Ils revenaient alors au pays et faisaient construire de magnifiques palais, symbole de leur réussite. On peine à croire que ce train qui, il y a peu musardait dans la montagne, se fraie maintenant un chemin au milieu des voitures dans les rues étroites des charmants villages de San Antonio et Le Prese, avec des allures de tram urbain. Peu de temps après, Il trenino de la Bernina arrive à Brusio. À peine sorti de la gare, il franchit l’un d’un plus spectaculaire viaduc au monde dans lequel s’exprime à nouveau le savoir-faire de ses géniaux concepteurs : un ouvrage d’art circulaire tout en pierre de 107 mètres de long, qui accomplit un virage complet à 360 degrés avec un dénivellé de 70% ! Passé Campocognolo, à peine a-t-on le temps d’admirer les vaches à la robe grise (très couleur locale), que déjà l'on quitte la Suisse pour entrer en Italie – bien que l’on ressent confusément le sentiment de s’y trouver depuis un moment déjà, tant les noms des villages « sonnent » dans la langue de Dante. L’arrivée à Tirano , ville au passé mouvementé et autrefois grisonne, marque la fin de la partie ferroviaire du voyage. Ce dernier pouvant être poursuivi par un retour en autocar à Lugano en Suisse à travers la Valteline.
A l’issue de ce voyage, on se dit que ce train que l’on appelle « Die Kleine Rote » ou encore « Il Trenino Rosso de la Bernina » possède, en dépit des différents surnoms évoquant sa petitesse, tous les attributs d’un grand. Et l’on se convainc sans trop de mal que la Suisse, le pays le plus montagneux d’Europe, possède une véritable culture ferroviaire. À noter que ce tracé, qui cumule de véritables prouesses techniques, lui vaut le rare privilège de compter parmi les trois classées au Patrimoine mondial de l’UNESCO. Et même si ce label peut apparaître souvent galvaudé et régulièrement décrié, il apparaît en l’occurrence complètement indiscutable. Pour aller plus loin :
https://www.rhb.ch/fr/panoramic-trains/bernina-express

51ème festival interceltique de Lorient
On a beau voir chaque année – sur place ou en reportage sur la chaine de télévision régionale France 3 - les mêmes images de ces milliers de danseurs et musiciens dans leurs costumes traditionnels défiler impeccablement au son des binious, bombardes, gaîtas et autres cornemuses... la magie opère toujours ! Depuis toutes ces années, l'engouement du public ne faiblit pas. Le stade du Moustoir qui héberge « Les Merlus » (nom de l'équipe de football de la ville) accueille durant le Festival « Horizons celtiques » le nouveau nom des légendaires « Nuits celtiques » qui firent la réputation du festival. Sorte de Victoires de la musique, dans un match amical où toutes les musiques sont gagnantes. Une musique qui fascine Peut être cela procède-t-il du mystère qui entoure les pays celtiques et ses héros : Chevaliers de la Table ronde, ou autres Merlin l'enchanteur, ses contes et légendes... à la limite du fantastique. Depuis plus de 50 ans, le Festival Interceltique de Lorient (le F.I.L pour les initiés) incarne à merveille cet univers d'une richesse insoupçonnée. Toutes les formes de musiques issues des pays celtiques sont représentées : des chants millénaires au folk, du rock au jazz, en passant par les oeuvres symphoniques dans un environnement de création extrêmement prolifique. La participation de musiciens de cultures différentes est le symbole d’une identité ouverte sur le monde et en constant mouvement.
À la musique se mêlent le cinéma, les arts plastiques, la danse, l’histoire, la littérature, la lutherie... Véritable vitrine vivante, le Festival Interceltique de Lorient est un lieu qui s’ouvre sur le monde, dans l’expression même du cosmopolitisme celtique qu’il propose . Selon les organisateurs, le F.I.L se définit comme un "laboratoire culturel" avec pour vocation de démontrer que les cultures traditionnelles ne sont pas figées mais avides de métissages et de créations. Pour cela, son objectif est notamment de susciter cette démarche au travers de commandes, de rencontres, de métissages… en laissant toute liberté aux compositeurs et artistes. Dans le prolongement, il entend développer cette orientation en encourageant la circulation transnationale des productions culturelles et artistiques qui voient le jour à Lorient. Bon anniversaire « Lann Bihoué » ! S'il est une formation pour laquelle l'édition 2022 revétira une saveur toute particulière, c'est bien celle du bagad de Lann Bihoué, vieil habitué du rendez-vous Lorientais. En effet, ce fleuron de la musique traditionnelle, véritable ambassadeur de la région Bretagne fêtera ses 70 ans d'existence ! Un ensemble qui accumule les récompenses durant les compétitions de bagadous et qui a conçu un spectacle exceptionnel, véritable voyage à travers son histoire ! Histoire d’un jeune qui suit les traces de son père, un ancien du Bagad, à travers le monde. Les musiques sont issues du répertoire international et font écho aux différentes destinations où le Bagad s’est déjà produit. À partir de la Bretagne, terre de légendes et de mythes ancestraux, les marins bretons vous emporteront dans leur voyage, domptant la mer avec audace et détermination. Embarquez sur l’océan avec le plus célèbre des Bagadoú pour une nouvelle aventure ! La région des Asturies, invitée d'honneur ! Moins connue que sa célèbre voisine la Galice (et son célèbre pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, la région autonome des Asturies, sur les rives de la Mer Cantabrique, est l'invitée d'honneur de cette nouvelle édition . Elle compose une partie de ce que l'on appelle « l'Espagne verte » par opposition sans doute au Sud, en particulier à l'Andalousie, réputée plus sèche ! Espagne celtique pourrait-on rajouter, tant demeurent vivantes vivaces les traces de la culture celtique, bien que contrairement aux autres pays, la langue ne soit pas d'origine celtique mais romane. Parmi les musiciens, citons : José Angel Hevi , qui a réussi à associer la musique ancestrale celtique aux couleurs électroniques, mélangées à des sonorités orientales en inventant une cornemuse électronique multitimbrique, la gaïta Midi. Le groupe Nuberu qui défend ses racines asturiennes, les groupes celtic-folk Felpeyu , Llan de Cubel , les chanteurs de Tonada , Jorge Tuya et José Manuel Collado Vidale . Et pour ceux qui aiment le rock celtique, les musiciens du groupe énergique Dixebra qui chante en asturien, sont un peu les "Mano Negra" asturiens. Et les jeunes pousses ... Face à une palette artistique d'une telle ampleur, tout bon festivalier qui se respecte se doit de faire preuve de curiosité comme d'aller écouter le petit groupe inconnu qui sera la vedette de demain. Parmi les formations, on pourra découvrir : « Elephant Session », véritable référence de la scène néo trad européenne aux influences rock et funk. Ou, encore plus rare, « Mec Lir » , un quatuor basé à l'île de Man, qui brise avec fracas le genre de la celtic music avec une formation bouzouki, clavier, violon , batterie. « Fleuves », un trio atypique Clarinette pianofender rhodes (piano électrique ), une musique électro teintée de trad breton. Pour aller plus loin : https://www.festival-interceltique.bzh https://www.musee-bretagne.fr/expositions/celtique/ https://www.morbihan.com/ "Les Asturies, les hautes terres de la Celtie du sud" Une publication de l'institut culturel de Bretagne https://www.skoluhelarvro.bzh/institut-culturel-de-bretagne/

A la découverte du Haut Pays d'Orb (Hérault)
Un territoire méconnu Ce Pays d’Orb a eu ses heures de gloire dans la période médiévale. Aux 18e et 19e siècles, il a connu une activité industrielle florissante. Ses mines de charbon, gisements d’argent, de bauxite ont permis de développer une petite sidérurgie, une industrie drapière avec la culture du genêt. L’agriculture a prospéré par l’exploitation des châtaigniers, avec quelques vignobles agrippés aux coteaux retenus par des murets en pierres sèches. Cette richesse a généré un bâti industriel intéressant. Les nombreux fours à chaux l’attestent. Une architecture rurale et civile de belle facture s’est aussi constituée. Les habitants vivaient en autosuffisance et parfois en autarcie complète. C’était un écosystème satisfaisant. L’arrivée du chemin de fer, la mécanisation a signé le déclin de cette belle prospérité. Le territoire a perdu nombre de ses habitants. L’attrait des rivages et plages de sable blond de la méditerranée, au sud du département, lui a été préféré. Deux fleurons économiques résistent aujourd’hui à cette déprise : la viticulture grâce aux labels AOC obtenus en Saint-Chinian et Faugères. Le thermalisme en dermatologie récemment développé à Avène. Un Tourisme vert et patrimonial de qualité Cette haute partie des Monts d’Orb est campée dans un paysage d’une beauté à couper le souffle, un paysage de cinéma, traversé par le petit fleuve capricieux et torrentiel : l’Orb, né en Ardèche et finissant son cours en mer Méditerranée. Voilà pour un superbe Tourisme Vert. Le Tourisme Patrimoine n’offre pas de grandes cathédrales emblématiques, ni de bâtisses industrielles en friches et spectaculaires, mais un exceptionnel patrimoine bâti parfois en dormance et plutôt soigné. Avant tout, un patrimoine religieux médiéval composé de chapelles , sanctuaires , prieurés , presbytères, témoins d’une grande ferveur populaire. Un bâti civil et rural, un bâti de défense avec forteresses et Tours de Guet, le complètent. L’attractivité de ce territoire est en train de renaître grâce à la vaillance, l’enthousiasme de quelques habitants bénévoles regroupés en une Fédération Patrimoines Hérault Tourisme accueillant aujourd’hui 14 associations. Ces Héros de l’Hérault se battent pour le faire vivre et revivre, n’attendent que vous pour une visite, un soutien, un encouragement. Ce sont les derniers des Mohicans ambitieux pour leurs Monts d’Orb, territoire qu’ils ne veulent pas voir dépérir. Créer des synergies nouvelles pour asseoir l’attractivité de leur territoire, se doter de moyens financiers auprès des collectivités et mécènes, est leur combat. D’authentiques villages de pierre Comme Boussagues, un joli bourg médiéval fortifié Sa Maison du Bailli ou manoir de Toulouse-Lautrec, inscrite à l’Inventaire, se visite. Elle a bien été léguée au peintre mais il n’y est jamais venu. Portant ses murs et sa pendule défoncée racontent une bien étrange histoire de fantôme, de spectre… L’accès au label Plus Beau Village de France, amplement justifié, ferait la fierté des Boussagoles. Ou encore Lunas, sa chapelle Notre Dame de Nize et la Fontaine des Yeux. La ferveur populaire a suscité un engouement pour cette Fontaine dont l’eau bienfaisante, analysée, n’a rien révélée de particulier. Pourtant de nombreux pèlerins s’y délassent les yeux et laissent la trace de leur passage par un petit chiffon mouillé accroché aux branchages. Comme un remerciement des bienfaits ressentis. À voir également : Colombières sur Orb sa Tour Carrée médiévale du 11ème siècle, vestige d’un ancien château médiéval, bâti sur le Castrum par le seigneur du lieu, est à présent sauvegardée grâce à L’Association « Colombières d’hier et d’aujourd’hui », portée par la pétillante Lindsey. Explorations et fouilles y sont poursuivies. Montée spectaculaire par un chemin épierré en partie dégagé. Vue étonnante de beauté sur les collines douces des monts d’Orb, en haut de la Tour de Guet. L’inoubliable Colombiérois Jean-Claude Carrière, écrivain-scénariste, raconte savoureusement son enfance heureuse au village dans l’ouvrage « Le vin bourru ». Ainsi que Olargues classé en 1992 Plus Beau Village de France, label très courtisé et fierté des 700 âmes du lieu, ce village fortifié, doublement remparé procure un grand plaisir à parcourir à pied. Une singularité : ses nombreux ponts sur la rivière Le Laur dont le pont construit par Eiffel, portion de l’actuelle Voie Verte, et l’étonnant Pont du Diable à dos d’âne. Tout Olargues, ses mille et une pierres, ses trottoirs en marbres est un enchantement. Et enfin Roquebrun labellisé «Village de pierre et d’eau ». C’est la petite Nice de l’Hérault, avec ses agrumes (les oranges étaient servies à la table de Louis XIV), ses nombreuses banalités : four a pain, moulins. Ses calades, ses ponts, sa tour de guet aveugle et ses hourds, son église Saint Roch habillée de marbre local couleur griotte (marbre griotte de la Maison Blanche aux États-Unis), ses statues de bois doré classées tout comme son tabernacle, font la fierté des 600 habitants du village.
Des villages témoins de savoirs faire industriels ancestraux Il y a tout d’abord : La Tour-sur-Orb et ses 4 Fours à Chaux , son ancienne usine de production de chaux du 19ème siècle, sa bluterie, sa carrière de pierres calcaires est en état remarquable de conservation, protégée au titre des Monuments Historiques. Tandis qu’à Saint-Gervais-sur-Mare La Maison Cévenole des Arts & Traditions Populaires raconte les rythmes de vie et les savoir-faire des métiers d’autrefois. Nombreux objets dans leur jus, photos et images anciennes. Citons aussi Villemagne-L’Argentière connue pour l’exploitation de ses nombreux minerais d’argent. Les monnaies étaient frappées à Villemagne comme l’atteste l’élégant Hôtel des Monnaies devenu siège de la mairie. Architecture civile raffinée offrant au regard les maisons les plus belles de France. Riche abbaye bénédictine saccagée, partiellement détruite à la Révolution. L’Église paroissiale Saint-Grégoire, aux superbes chapiteaux (12/13èmes siècles), désaffectée, à l’abandon, devenue carrière de pierres, est sauvée par le classement Monument Historique en 1980 et abrite aujourd’hui le Centre Archéologique des Hauts Cantons de l’Hérault. Sans oublier Hérépian réputé pour ses fonderies de cloches. La dernière et historique fonderie Granier a fermé en 2011. Le village possède un intéressant Musée de la Cloche et de la Sonnaille labellisé Musée de France, installé dans l’ancienne gare (façade conservée) . On fait agréablement tinter cloches, sonnailles et grelots avec une joie d’enfant.Chaque région avait ses propres sonnailles. Chaque berger avait une oreille musicale affinée au fil du temps. Il avait le privilège de choisir pour ses brebis la tonalité de musique qu’il affectionnait. Un ancien chef d’atelier sonnaillier fait régulièrement des démonstrations de fabrication de cloches, sans soudure, simplement martelée. Le "battant" est en os de cheval ou d’âne. Cela coûte moins cher et il s’use moins vite. Le collier porteur est souvent en bois de micocoulier mieux supporté que le cuir sur le cou des animaux. Pas de tourisme excessif et dévorant mais une quiétude reposante et bienvenue, dans tous ces lieux traversés. Une autre vie s’invente ici.

Alfons Mucha : Un peintre à l'affiche
Tout le monde (ou presque !) en France connait Alfons Mucha sans savoir que c'est Alfons Mucha. Comme Monsieur Jourdain faisait de la prose sans le savoir. Qui un jour n'a pas vu une affiche richement colorée toute à la gloire des champagnes Ruinart ou de la bière de Meuse ? On connait moins, toujours chez nous, le peintre de "l'épopée slave", une "grande" œuvre à tous les points de vue... Un "bohémien" à Paris ? Un bohémien à Paris. C'est ainsi qu'était sous-titrée la dernière grande exposition tenue dans la capitale il y a tout juste trois ans (de septembre 2018 à janvier 2019). Certes, l'une des deux acceptions du mot "bohémien" est juste : il mène les premières années à Paris, où il arrive en 1887, une vie de "bohème" – à l'instar de nombreux artistes – qu'il partage avec son condisciple Paul Gauguin. La seconde est quant à elle en partie inexacte sur un plan purement géographique, car Alfons Mucha passe son enfance et une partie de sa jeunesse à Ivanice (où il nait en 1860) en Moravie, certes voisine de la Bohême... mais rendons aux Moraves... C'est sa rencontre avec l'immense actrice Sarah Bernhardt , dont il réalise l'affiche de la pièce “Gismonda” (dont l'action se situe dans la Grèce médiévale) qui le rendra célèbre du jour au lendemain. Ce sera la point de départ d'une fructueuse collaboration qui durera 6 ans, pendant lesquelles il concevra affiches des spectacles, décors de scène et costumes de théâtre. Graphiquement, son style est si singulier, si novateur et si original pour l'époque que l'on parle vite de “style Mucha” , que caractérise la forte présence de motifs décoratifs slaves, de mosaïques byzantines et de costumes agrémentés de dentelles et broderies. L'affichiste devient vite une figure éminente de "l'art nouveau" : un style artistique qui se développe dès la fin du XIX siècle, d'abord en Belgique puis en France. Il s'épanouit en particulier dans l'architecture et les arts décoratifs. Alfons Mucha avait coutume de dire pourtant : "L'art ne peut être nouveau" . Ce qui en d'autres termes signifie que l'art est éternel et n'a rien à voir avec les modes éphémères. L'Épopée slave, l'oeuvre d'une vie célébrée dans le monde entier C'est en 1899, durant son long séjour parisien que Alfons Mucha jette les bases de ce qui sera l'oeuvre de sa vie : L'Épopée slave. Après avoir quitté la France et vécu quelques années aux Etats Unis, il rentre définitivement au pays, en Bohème, plus précisément, car l'on peut vivre en Bohême, sans vivre une vie de bohémien ! Il entame alors un travail pictural monumental sur l'histoire des peuples slaves qui s'étalera de 1911 à 1926. L'épopée slave frappe d'abord par son gigantisme : 20 toiles dont les plus grandes mesurent entre 6 et 8 mètres ! Sorte d'immense fresque historique et fortement symboliste, elle court des temps anciens jusqu'à la Première Guerre mondiale, et sonne comme un appel vibrant à l'unité de tous les slaves. Elle se compose pour moitié de tableaux relatifs aux différentes composantes du monde slave et pour moitié de l'histoire de la Bohême Moravie. Une région, qui – chose surprenante, plusieurs tableaux nous le rappellent – fut aussi gagnée par la Réforme incarnée par un personnage important de cette période, le prédicateur Jan Huss . Loin de faire l'unanimité, L' Épopée slave fut fortement décriée par les artistes des années 20 qui la considéraient comme une oeuvre rétrograde. Le temps a rempli son office et Alfons Mucha est passé depuis longtemps à la postérité. Pourtant, la destinée de cette oeuvre hors norme a tout d'une épopée dans l'épopée... Elle est présentée une première fois en 1928 au Palais des foires de Prague en tant que don de l'artiste à l'occasion des 10 ans de la Tchécoslovaquie. Considérée comme bien national, elle est cachée durant l'Occupation du pays par l'armée allemande. Elle est ensuite exposée une 1ère fois au Château de Moravský Krumlov (en Moravie) près du lieu de naissance de l'artiste de 1963 à 2011. Elle navigue à partir de 2017 au Japon, revient un temps à Prague, passe à Brno avant de retourner au château de Moravský Krumlov l'année dernière. Après quasiment un siècle d'errance L' Épopée slave semble enfin avoir trouvé un lieu dans le centre historique de Prague au grand soulagement de John Mucha, petit fils de l'artiste et Président de la Fondation du même nom. Elle devrait en effet retourner (définitivement ?) dans la capitale à partir de 2026. Derrière le peintre, l'homme engagé Franc-maçon actif et nationaliste revendiqué, Alfons Mucha compose avec deux idéologies que tout oppose a priori. Il semble assumer parfaitement ses contradictions et élabore à partir de là sa propre philosophie. Pour le peintre, l'art dans sa globalité peut, en diffusant ses propres idées philosophiques, rapprocher les peuples et maintenir la paix. Son histoire personnelle se confond avec celle de la nation tchèque. Né en pleine renaissance du sentiment national tchèque, il croit en une nation indépendante de l'empire austro-hongrois. D'ailleurs, dès l'adolescence, il milite pour cette idée dans sa ville natale d'Ivanice. A l'avènement du nouvel état tchécoslovaque, il réalise les tout premiers billets de banque et timbres poste. Figure charismatique de la jeune nation – donc suspect aux yeux des nazis – il est arrêté et meurt en 1939 au cours des premiers mois de l'occupation allemande. Pour aller plus loin: http://www.muchafoundation.org/en

Alméria : le miroir de la mer
Alméria (al myriat : le miroir), nom hérité de la conquête arabe, est la capitale de la province la plus à l’Est de l’Andalousie. Avec une moyenne de 320 jours d’ensoleillement par an, elle est aussi la plus chaude. Ce qui la conduit à devenir le principal fournisseur de fruits et légumes du continent. Le jardin de l’Europe, a-t-on coutume de dire. Jalonnée de chaînes de montagnes, elle présente d’importants contrastes entre végétation méditerranéenne, zones arides et poches désertiques telles que l’on en trouve à Tabernas. Almeria, dont la vocation maritime s’est affirmée et consolidée tout au long de l’histoire, est avant tout un port, des ports devrait-on dire tant les activités sont multiples. On trouve le port de voyageurs, dont les bateaux assurent les liaisons avec le Maroc tout proche, ville de Nador et enclave espagnole de Melilla ; le port de commerce, par lequel transite une partie de la production agricole ; le port de plaisance, ainsi que le port de pêche qui approvisionne en poisson frais les nombreux bars à tapas et restaurants de la ville. Ville d’escale pour les croisiéristes, elle devient de plus en plus ville de séjour pour ces mêmes touristes. Une mosaïque de styles Sur le plan architectural on distingue de façon tout à fait subjective :
La période musulmane symbolisée par l’Alcazaba,édifiée au Xème siècle l’une des plus vastes forteresses de la péninsule ibérique. Construite sur une colline, elle domine toute la ville, la médina et le quartier de la Chanca aux maisons colorées. La visite libre pour les citoyens de la communauté européenne, peut être utilement complétée par l’ascension du coteau de San Cristobal avec point de vue garanti sur Alméria et ses environs. La « Reconquista » moment clé de l’histoire espagnole, marque l’avènement de la période catholique symbolisée par la cathédrale, curieux mélange de styles allant du gothique au baroque et jusqu’à la renaissance. Enfin, on pourrait parler d’une période plus moderne, liée en partie à l’industrialisation de la ville. Le minerai, d’or, de plomb ou d’argent, extrait des montagnes voisines, était acheminé de la gare ferroviaire (exemple parfait de l’architecture de fer et de verre) au port par le célèbre « Cargadero de Minera » connu aussi sous le nom de « Câble Ingles » encore visible aujourd’hui. La réunion de tous les plaisirs À Alméria et dans la province, le tourisme se décline de différentes façons.
Il peut être balnéaire : avec 200 km de côtes, on peut en toute sécurité s’adonner aux joies de la baignade sur de nombreuses plages respectueuses de l’environnement et distinguées pour la qualité de leurs eaux par le drapeau bleu. Sans pouvoir toutes les nommer, citons quand même la plage de Zapillo , quasiment en centre-ville et celle de Nueva Alméria un peu plus à l’Est de la première. Mais il peut être aussi sportif : l'énumération de toutes les offres serait longue, mais mentionnons tout de même toutes les activités liées au nautisme telles que la voile, la planche à voile ou encore la plongée sous-marine. Sans oublier le thermalisme pratiqué dans l’Alhama (bains de Saint Nicolas) et dans la sierra Alhamilla avec ses thermes datant de l’époque romaine. Une offre culturelle singulière Alméria est une ville résolument tournée vers la culture. Si l’offre muséale est conséquente, c’est par son parti-pris résolument original qu’elle se distingue. À côté d’offres classiques (musée d’art, d’ethnographie), elle accueille par exemple le Centre andalou de la photographie et el Museo de la guitarra Antonio de Torres , du nom de l’un des plus illustres luthiers de l’histoire, et père de la guitare espagnole telle que nous la connaissons encore aujourd’hui. Mais c’est surtout en matière de tourisme mémoriel qu’elle se singularise avec les « refugios » . Ayant, durant la guerre civile espagnole, choisi loyauté et fidélité au camp Républicain, dont elle fut la dernière à résister, elle eut à souffrir des bombardements de l’aviation allemande. Afin de protéger les populations civiles, 4,5 km de galeries souterraines furent construites à 9 mètres de profondeur à la hâte, avec l’aide des habitants. Longtemps laissées en l’état, elles ont été réhabilités soixante-dix ans après et une partie est ouverte au public dans le cadre de visites guidées et commentées. Saluons comme il se doit ce devoir de mémoire essentiel, tout à l’honneur de ses concepteurs. Quand Alméria embobine le cinéma Rarement une ville et une région ont été aussi intimement et durablement liés au cinéma. Le 7ème art en est devenu un élément central d’Alméria, quasiment sa marque de fabrique. Depuis les années 70, il constitue un élément-clé de sa réalité. Même les milieux enseignants locaux se prennent de passion pour la discipline, en choisissant le thème du cinéma à Alméria pour leur XVIIIème Université d’été, avec entre autres des tables rondes et conférences telles que : " Cinéma et tourisme ", et "Le cinéma comme imaginaire touristique ". Si, aux yeux du grand public, la province est durablement associée au « western spaghetti », on ne saurait la cantonner à ce genre cinématographique, tant tous les types de cinéma (péplums, films d’aventure, espionnage…) ont contribué à sa renommée dans le cadre de productions nationales et co-productions internationales. Mais bien au-delà du désert de Tabernas, c’est toute la région d’Alméria et ses décors naturels (montagnes, plages) mais aussi ses monuments, qui ont inspiré les cinéastes du monde entier. Pour bien comprendre et mesurer l’ampleur du phénomène une visite de « La Casa del ciné » s’impose. Sorte de musée du cinéma, implantée dans une demeure historique de la ville, elle représente sa mémoire vivante. On regrettera toutefois la faiblesse de la signalétique pour un site un peu excentré par rapport au coeur de ville et l’absence de référence directe au cinéma sur la façade ce qui lui donne un aspect un peu austère. Bien-sûr, avec un tel vécu, la ville ne pouvait être absente du calendrier cinématographique mondial. C’est sur le court-métrage qu’elle a choisi de se positionner avec « Almeria corto » qui fêtera en novembre prochain sa XVIème édition. Avec, se prévalent les organisateurs, un large soutien de la population qui entend réaffirmer par son engagement le fait que Alméria est « tierra de cine » . Si la ville ne possède pas le cachet parfois légèrement ostentatoire des autres grandes cités andalouses, elle charmera sans nul doute le flâneur épris de curiosité. Pour aller plus loin :
http://www.turismoalmeria.com/
http://www.dipalme.org/
https://twitter.com/Culturalmeria
http://www.festivaldealmeria.com/