
Belgique : les complaintes du plat pays
Nombreux sont les artistes natifs « d’Outre Quiévrain » ou étrangers à avoir chanté la Belgique. En voici une petite sélection subjective. Le premier d’entre eux, à tout seigneur tout honneur, est entré depuis longtemps au Panthéon de la chanson d’expression française. Il s’agit bien sûr du bruxellois Jacques Brel . « Le plat pays » au titre évocateur constitue l’un de ses textes les plus emblématiques, celui qui en quelques lignes résume les beautés cachées et l’originalité de sa terre natale. Avec la mer du Nord pour dernier terrain vague
Et des vagues de dunes pour arrêter les vagues
Et de vagues rochers que les marées dépassent
Et qui ont à jamais le coeur à marée basse
Avec des cathédrales pour uniques montagnes
Et de noirs clochers comme mâts de cocagne
Où des diables en pierre décrochent les nuages
Avec le fil des jours pour unique voyage Avec un ciel si bas qu’un canal s’est perdu
Avec un ciel si bas qu’il fait l’humilité
Avec un ciel si gris qu’un canal s’est pendu
Avec un ciel si gris qu’il faut lui pardonner
Avec le vent du nord qui vient s’écarteler
Avec le vent du nord écoutez-le craquer
Le plat pays qui est le mien Bien qu’étant lui même d’origine flamande, le chanteur semblait entretenir des rapports ambivalents avec l’autre communauté linguistique. Ainsi, toujours dans la chanson « Le plat Pays », il effleure le biculturalisme de la Belgique « avec Frida la blonde quand elle devient Margot ». Ou encore avec « Marieke » dont il célèbre la Flandres « de Bruges à Gand », chantant même pour la seule et unique fois de sa carrière dans cette langue. Zonder liefde warme liefde
Waait de wind de stomme wind
Zonder liefde warme liefde
Weent de zee de grijze zee
Zonder liefde warme liefde
Lijdt het licht het donk´re licht
En schuurt het zand over mijn land
Mijn platte land mijn Vlaanderland Jacques Brel n’oublie pas ses racines bruxelloises évoquées dans « Les Bonbons » . « Mais plus personne n’a cet accent là sauf Jacques Brel à la télévision ». Mais aussi dans : “Bruxelles” : C´était au temps où Bruxelles rêvait
C´était au temps du cinéma muet
C´était au temps où Bruxelles chantait
C´était au temps où Bruxelles bruxelait
Place de Broukère on voyait des vitrines
Avec des hommes des femmes en crinoline
Place de Broukère on voyait l´omnibus
Avec des femmes des messieurs en gibus Encore un autre hommage à Bruxelles rendu par le voisin hollandais Dick Annegard dans la chanson éponyme « Bruxelles » : Autre géant de la chanson française, Léo Ferré magnifie comme personne « Comme à Ostende » dans ce titre éponyme et désespéré. J’suis parti vers ma destinée
Mais voilà qu’une odeur de bière
De frites et de moules marinières
M’attire dans un estaminet
Là y avait des types qui buvaient
Des rigolos des tout rougeauds
Qui s’esclaffaient, qui parlaient haut
Et la bière on vous la servait
Bien avant qu’on en redemande
Oui ça pleuvait, oui ça pleuvait
Comme à Ostende et comm’ partout
Quand sur la ville tombe la pluie
Et qu’on s’demande si c’est utile
Et puis surtout si ça vaut l’coup
Si ça vaut l’coup d’vivre sa vie La Mer du Nord ayant décidément inspiré les plus grands Alain Souchon dans un registre plus léger chante avec « Le Baiser » lui aussi ce littoral flamand. La mer du Nord en hiver
Sortait ses éléphants gris vert
Des Adamo passaient bien couverts
Donnant à la plage son caractère
Naïf et sincère
Le vent de Belgique
Transportait de la musique
Des flonflons à la française
Des fancy-fair à la fraise
Oh le grand air
Tournez le vent la dune à l´envers
Tournez le ciel et tournez la terre
Tournez tournez le grand air
La Belgique locale
Envoyait son ambiance musicale
De flonflons à la française
De fancy-fair à la fraise

Nombreux sont les artistes natifs « d’Outre Quiévrain » ou étrangers à avoir chanté la Belgique. En voici une petite sélection subjective.