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L’île Barbe : petite île, grand plaisir

L’île Barbe : petite île, grand plaisir

Pour la découvrir, il faut juste accepter de remonter un peu au nord, à sept kilomètres du centre ville. La Saône abrite en effet en son sein un petit bijou : l’île Barbe.




Certes j’ai dit petit : l’île fait à peine 4,5 hectares. Mais j’ai aussi dit bijou. Car, telle une huître, l’île renferme une perle qui brille plus qu’agréablement aux yeux de ceux qui aiment le calme et les vieilles pierres. C’est sur cette île que se trouvent en effet parmi les arbres les premières traces d’implantation chrétienne de la région. Une abbaye y fut bâtie au Vème siècle, et on prétend que Charlemagne l’aurait visité. Nul ne sait s’il y fit bonne chaire, mais si ses héritiers consentent à refaire halte sur cet îlot, nul doute qu’ils y trouveront leur compte en se rendant au restaurant étoilé de l’Auberge de l’île.


Les religieux avaient choisi de s’installer sur l’île pour se protéger des attaques. Le temps des pillages étant révolu, deux ponts fièrement dressés relient dorénavant de part et d’autre l’île au continent, et on peut apprécier un joli panorama sur le fleuve et ses alentours lorsqu’on les traverse.


Au fur et à mesure des sentiers, entre les arbres et la végétation éparse, pans de murs et bouts d’alcôve côtoient des vestiges plus imposants et de belles maisons anciennes. Un clocher se dresse encore fièrement, et on peut observer les anciennes arcades du cloître et des sculptures à moitié effacées. Vous voici dans un véritable musée à ciel ouvert, avec le chant des oiseaux et le bruissement des feuilles agitées par le vent en guise d’audio-guide. Quand vous vous dirigerez vers le nord, montez-donc une volée de larges marches, et hissez-vous sur la pointe des pieds : vous serez à même d’admirer la façade ainsi que la cour intérieure de la prévôté, parfaitement entretenues.


Pourquoi ce nom de l’île Barbe ? Rien à voir avec la pilosité du gardien des lieux, qui montre qu’il n’y a pas que les caméléons qui savent se fondre à merveille dans leur environnement.


Comme souvent, deux versions se confrontent. Le nom de barbe serait un diminutif pour barbare, adjectif se justifiant par le fait que l’île est restée longtemps sauvage, et soumise à une végétation particulièrement dense. Une autre explication, plus folklorique, prétend que le nom de « barbe » vient de la fréquentation de cette île par des druides aux longues barbes, qui en des temps reculés, se réunissaient sur cette île pour tenir des cérémonies païennes et commettre quelques sacrifices sanglants…


Rassurez-vous, rien de tout cela n’a plus cour : on continue de s’y réunir en été, mais c’est à l’occasion de concerts organisés par la municipalité de Lyon. Là sous les arbres, confortablement installés dans l’herbe, vous pourrez à tout loisir vous laisser bercer. Et si les mélodies qu’on y joue n’ont plus rien à voir avec les chants monastiques ou les mélopées païennes de jadis, elles contribuent grandement à l’atmosphère enchanteresse du lieu !

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