Bram, circulez, il y a tout à voir !

Située à la limite orientale du Lauragais, entre Carcassonne et Castelnaudary Bram s’est développée au carrefour de deux routes antiques : la voie d’Aquitaine entre Narbonne et Toulouse, et un axe nord-sud reliant la montagne noire à l’Ariège. À pied dans la circulade et sur les chemins , à bicyclette sur les voies vertes, ballon de rugby en main, à Bram tout est affaire de circulation...

Bram, petite cité de caractère

Considérée comme la plus grande et la mieux conservée d’Europe, la « circulade» de Bram offre aujourd’hui ses ruelles concentriques aux regards aériens et témoigne, par son architecture unique, de plusieurs siècles d’histoire.

Bâties en cercle autour d'une église ou d'un château fort les circulades, appelées aussi « village circulaire » ou « village rond » sont typiques du Languedoc (essentiellement dans l’Aude et l’Hérault).

Cet élément architectural a dû certainement jouer dans l’attribution en 2023, d’un nouveau label pour Bram : « Petites cités de caractère ».

Bram, au cœur de l’itinérance douce et des mobilités durables

Avec un accès en vélo au moyen de ses deux voies vertes, par bateau via le Canal du Midi, avec ses itinéraires pédestres le long du même canal et un accès facile par train régional, la destination de Bram réunit tous les critères et coche toutes les cases de l’itinérance douce.

À à peine plus d’un kilomètre du célèbre Canal du Midi, avec sa halte fluviale, Bram se retrouve à présent avec l’ouverture de la voie verte jusqu’à Lavelanet en Ariège (le long de l’ancien chemin de fer) à la jonction de deux itinéraires cyclables de grand intérêt patrimonial.

Le seul bémol : alors que le départ de la voie verte se situe près de Bram, il n’existe pas de liaison directe et le passage sur la route menant au village de Villesiscle en itinéraire partagé, s’avère malaisé.

Soulignons que depuis l’été dernier Bram est membre du réseau « Urbact » un programme d’échanges entre collectivités européennes autour des mobilités durables.

À Bram, circulation des idées et rugby de mouvement

Dans des domaines certes diamétralement opposés - le monde des lettres et le monde du sport - deux personnalités ont laissé, à des degrés divers, leurs empreintes à Bram :

Jean Cau tout d’abord, né dans la circulade (le cœur historique de la ville), licencié en Philosophie et secrétaire particulier du célèbre philosophe Jean Paul Sartre de 1946 à 1957. Grand reporter passionné par l’Espagne, il décroche le fameux prix Goncourt pour « La Pitié de Dieu » en 1961.

Walter Spanghero, d'autre part, élément du clan familial ayant donné six garçons au rugby hexagonal. Du jamais vu dans ce sport ! Chantre absolu du rugby de mouvement, grand troisième ligne, il fut un mémorable capitaine du XV de France.

« Les Essars », là où circule la culture

Au cœur du Parc du même nom, la municipalité a ouvert en 2014 un Centre d’exposition entièrement dédié aux arts visuels et à la culture, avec des résidences d’artistes et des spectacles. Lieu d’expression pluri-artistique, il accorde une importance toute particulière à la photographie. De Raymond Depardon à Henri Lartigue, en passant par Robert Doisneau... tous les grands noms de la discipline ont eu les honneurs d’un accrochage.

Ces différentes expositions trouvent leur prolongement logique par la participation de la ville de Bram à « Chemins de photos » : le plus grand festival de photographies en plein air de la région Occitanie, avec de juin à septembre plus de 120 rendez-vous dans 20 communes du Lauragais.

Autre lieu qui compte : le Musée Eburomagus d’où Bram tire son nom propose une découverte archéologique de tout l’Ouest audois : amphores, objets de la vie quotidienne, mobiliers funéraires...

Dernier né des lieux culturels « la sauce bramaise » est un espace épicurieux qui propose structure de travail partagé et événements culturels, de type concerts, avec découverte de productions locales pour se sustenter.

La Retirada, Bram dans le sens de l’histoire

Comme une grande partie du sud ouest de l’Occitanie, Bram a été marquée par l’exil des Républicains espagnols - « Retirada », du mot « retraite » en espagnol - entre fin janvier et début février 1939, suite à la chute de la 2ème République espagnole et à la victoire du Général Franco.

En France, rien n’est prêt pour les recevoir. Bram est désignée pour accueillir un camp de réfugiés, très différent des atroces camps du littoral catalan. Le 22 mars le camp est complet, on compte 17 000 personnes, sur 12 hectares.

Aujourd’hui il ne reste rien de ce camp. Alors pour que la mémoire perdure, une œuvre ainsi qu’un mémorial ont été installés sur l’ancienne implantation du camp de réfugiés, au lieu-dit du « rond point de la Retirada », et la commune organise régulièrement des expositions et manifestations en lien avec cette sombre période de notre Histoire.

Comme on le voit, Bram représente bien la quintessence des destinations buissonnières, que l’@rt d’escargoter ne pouvait ignorer, tant elle valide nos choix éditoriaux, conjuguant avec brio itinérance douce et tourisme culturel.

Le coin du randonneur :

https://auderando.fr/

Le coin du ferrovipathe :

Accès en T.E.R (Train Express Régional) depuis Toulouse, Narbonne et Carcassonne. On compte une dizaine de liaisons par jour dans chaque sens.

https://www.ter.sncf.com/occitanie

Pour aller plus loin :

Ville de Bram : https://www.villedebram.fr/

Espace culturel des Essars : https://www.facebook.com/essarts.bram.fr/?locale=fr_FR

Office du tourisme : https://collinescathares.com/decouvrir

Aude Tourisme : https://www.audetourisme.com/fr/

Voie verte du canal du Midi à Montségur : https://www.audetourisme.com/uploads/2022/06/2022-flyer-voie-verte-canal-montsegur

Chemins de photos : https://www.cheminsdephotos.com/