top of page
La « Voie de Rocamadour en Limousin et Haut Quercy » vers Compostelle. Un itinéraire buissonnier…

La « Voie de Rocamadour en Limousin et Haut Quercy » vers Compostelle. Un itinéraire buissonnier…

L’hiver se termine, les beaux jours arrivent à grandes enjambées. Les envies de randonnées frétillent. Se faire pèlerin, pourquoi pas ? Les mythiques chemins de Compostelle, tant médiatisés, sont des stars prisées. Avec les beaux jours, ils reprennent de la vigueur et redonnent goût à la découverte.



Le Pèlerinage de Compostelle fut d’abord un phénomène espagnol, mais l’Europe toute entière ne tarda pas à se mettre en marche vers le tombeau de Saint Jacques le Majeur, le plus souvent par les routes d’Arles, du Puy-en Velay… Pour les Européens, Compostelle était souvent une étape sur la route de Jérusalem. Mais on venait de plus loin encore : d’Ethiopie, de Mongolie, et même des Indes.


La « Voie de Rocamadour en Limousin et Haut-Quercy », une autre alternative


Aujourd’hui, il existe une alternative pour rejoindre Compostelle. Une bretelle, une voie tranquille, loin des autoroutes à pèlerins. Un chemin empreint de tranquillité et de spiritualité : la « Voie de Rocamadour, en Limousin et Haut-Quercy » traverse sur 280 km les plus beaux paysages de la Creuse, de la Haute-Vienne, de la Corrèze, du Lot et de la Vallée de la Dordogne. Elle est moins connue, moins courtisée, mais elle a le charme discret d’une promenade presque sauvage. Plus secrète et finalement plus accessible, avec des dénivelés moins importants.



On peut encore y dormir à la belle étoile dans les campagnes ! C’est un autre cheminement, une petite merveille de voie secondaire, beaucoup moins fréquentée.

Récemment réhabilitée par l’Association « Un Chemin de Saint Jacques » présidée par François Ceyrac, elle respecte son ancien tracé. La Voie existait au Moyen-Age, puisque l’Association en a retrouvé le tracé. Mais il fallait faire le balisage et créer le Guide du randonneur. Matérialisée par un balisage spécifique, la célèbre coquille, en fait une patte d’oie comme celle qu’arboraient jadis les Compagnons du Devoir sur leur habit, elle  évite les chemins goudronnés. Elle se démarque par une diversité de paysages et villages où les témoignages jacquaires affleurent. Elle fait vivre les communes traversées, valorise les savoir-faire locaux, et promeut un développement équilibré et durable.


Le plus beau Chemin que nous ayons fait… Empruntons cette voie secondaire loin des sentiers encombrés. Pour trouver son « chemin intérieur »,  la Voie de Rocamadour semble toute indiquée.




 « Vacances en Creuse, Vacances heureuses »

Le circuit commence dans la Creuse, à Bénévent l’Abbaye, Petite Cité de Caractère, village situé tout près de la ville La Souterraine, porte d’entrée de Creuse, où le train peut vous déposer. Quand on est à la Souterraine, il reste 1220 km à parcourir pour atteindre Compostelle.


La crypte de cette première église souterraine chrétienne est à voir. Elle donne son nom à la ville, jadis Villa Sosterranea. Étape de pèlerinage à Saint-Jacques sur la Voie de Vézelay. Bel édifice roman avec ses chapiteaux sculptés et son toit en bardeaux de châtaigner. Dernier atelier de confection de bardeaux ici. Pour mettre dans l’ambiance, Bénévent l’Abbaye propose un Parcours-Spectacle « Scénovision ». Il relate l’histoire de Marion la Bénéventine et de son fils René, Compagnon charpentier, pèlerin de Saint-Jacques. Reconstitution intéressante de scènes de vie creusoises. Suivie d’une dégustation du délicieux breuvage La Bénéventine.



A deux pas du Scénovision ne pas faire l’impasse sur les paysages impressionnistes de la vallée de la Creuse. On ne les connait pas suffisamment. Pourtant de grands peintres s’y sont illustrés comme Armand Guillaumin, le maître de l’Ecole de Crozant. Un des grands oubliés de ce mouvement artistique.

L’auberge fréquentée par les peintres, l’Hôtel Lépinat, récemment restaurée invite à les découvrir.



Au Pays de Vassivière, en Haute-Vienne

La Collégiale d’Eymoutiers,  Monument historique classé en 1907, est dédiée à Saint Etienne, premier martyr.   Belle et sobre bâtisse romane et gothique, campée au pied de la Vienne, qui fait fossé naturel. Les embellissements gothiques sur la façade, le portail style « Limousin » et ses magnifiques verrières du 15e. Superbes ! Les vitraux encrassés, opacifiant la lumière, ont été restaurés. Ensemble remarquable unique en Limousin de personnages postés dans un édifice architectural.



S’éclipser pour voir le superbe musée bâti pour abriter l’œuvre du peintre contemporain Paul Rebeyrolle. S’éclipser aussi pour déguster un Pavé d’Eymoutiers, spécialité du pays, à la pâtisserie-chocolaterie Thirolle, place de l’Eglise.



La Corrèze, terre de gourmandises

Elle est épicurienne de la tête aux pieds. Châtaignes, truffes, cèpes, noix Marbot, vin de Paille et vin du saillant ressuscité par une poignée de passionnés. Un vin autrefois rocailleux et costaud qui a pris quelques lettres de noblesse.


Treignac-sur-Vézère et sa cascade de toits d’ardoise de Travassac, surplombe les gorges de la Vézère. Entièrement reconstruite à la Renaissance après sacs et destructions. Célèbre pour son eau minérale naturelle, mais aussi pour le bâti et le charme de ses 14 sites à visiter. Le Mur des feignants, la Maison des filles de petite vertu…  ces dénominations colorent la balade ainsi que les nombreux témoignages jacquaires.

Un bon sommeil réparateur, au calme, à L’Hôte du Lac. Chambres d’hôtes et gites. Sans faire sombrer vos euros (57 à 66 euros la nuitée). http://www.hotedulac.com. Tél : 05 55 73 57 71




En route pour l’Abbaye cistercienne d’Aubazine, du 2e  siècle. Créée par Saint Etienne. Elle s’agrège à l’ordre cistercien de Cîteaux, petite fille de Pontigny. On y arrive par l’étonnant Canal des Moines creusé à la main pour alimenter en eau l’Abbaye. Balade inspirante de 2 km.


L’Abbaye attire aussi le gotha mondain parisien. La grande couturière Gabrielle Chanel, orpheline, y a été pensionnaire pendant 6 ans. Le symbolisme de l’Abbaye lui a fait grande impression. Une source d’inspiration pour ses créations. Coco Chanel ne s’en cachait pas : le chiffre « 19 »  de son parfum (la Corrèze), le carré, l’octogone des vitraux de la chapelle en grisaille. Ils rappellent les deux « C » entrelacés de son logo emblématique. Les vitraux de l’abbaye qu’elle admirait à l’office !




Excellent déjeuner au restaurant le Saint-Etienne, une ancienne dépendance de l’Abbaye. L’auberge accueillait (et accueille encore), dès le 12e siècle, les pèlerins en route pour Compostelle. Autrefois propriété de la famille de Jouvenel. Le confit côtoie le cèpe, la châtaigne, le tourtou côtoie le succulent foie gras.


Collonges-la-Rouge, site classé "Plus beau Village de France", fief de l’Association où est née l’idée de la Voie de Rocamadour. Le massif de grès rouge a donné sa couleur à Collonges. Autrefois résidence secondaire des bourgeois de Turenne, elle était prisée  pour son microclimat. Maisons nobles, petits castels superbement restaurés. L’influence musulmane dans l’architecture romane de la belle église Saint Pierre est due aux constructeurs du « Camino francès ».




Après l’opulente Turenne, campée sur sa butte, siège de la vicomté du même nom, on quitte la région Limousin. En route pour le Haut-Quercy jusqu’à Rocamadour. Dernière étape.

Gluges, petit village adossé aux falaises de la Dordogne, sa chapelle presque secrète est à découvrir. Ainsi que les vitraux offerts par Edith Piaf à l’église paroissiale. On grimpe dans le village de Montvalent pour admirer la Halle ronde, privée, édifiée par un généreux mécène avec des matériaux multi centenaires. Chic et classe. Plus que 10 km pour découvrir Rocamadour.




Lot, autre terre gourmande

Tout passage dans Lot s’accompagne d’une dégustation de Pastis, sorte de tourtière garnie de pommes  marinées à la vieille prune. Pâte fine de la « pastillace », dont les Maures étaient friands. Ils ont laissé leur délicieuse recette dans la vallée de la Dordogne lotoise.


Martel, ravissante cité médiévale. Petite Cité de Caractère. La légende dit qu’elle aurait été fondée par Charles Martel. A partir de Martel, le Chemin de fer touristique du Haut Quercy, train à vapeur, suit le cours de la Dordogne. Autrefois ligne régulière Bordeaux-Aurillac. Il servait à l’expédition des truffes du marché de Martel, l’un des plus importants  marchés de France.



Les puissants Vicomtes de Turenne en font le siège d’une Châtellenie et lui octroient de nombreux privilèges.

Martel devient ensuite siège d’une sénéchaussée royale, s’enrichit de demeures élégantes et prestigieuses. Balade enchantée dans ce vieux village qui a gardé son aspect d’antan. Nombreux témoignages jacquaires.  Tour des Pénitents, Tour des Cordeliers, vieux lavoir…


Il faut aller respirer « L’air du Temps ». Chambres d’hôtes chic et classe, chez Mathieu et Sylvie Pivaudan à La Devinie, rue de l’Eglise. Demeure de charme des XVIIe et XIXe siècles, en cœur de village. La table du petit déjeuner saupoudrée de beau linge de maison, les deux jolis jardins, dont un à l’anglaise, laissent un souvenir inoubliable. Un must. Tél : 06 61 10 62 97



Enfin… Rocamadour !  The “Place to Be” !

Au Moyen-Age, Rocamadour était aussi connu que connu que Compostelle. Vertigineuse verticalité. Citée  sacrée, propice à prière. Dressée sur son promontoire rocheux, entre ciel et terre, elle n’a pas usurpé son nom.

Le nom viendrait, selon la légende, d’un saint irlandais, « Amadour ».  Sept sanctuaires et même huit (une chapelle dédiée à l’ovalie). La Vierge Noire est vénérée depuis un millénaire. Nous ne savons rien de son auteur, de son histoire.



L’escalier du pèlerin, 216 marches, s’empruntait à genoux. Mais l’ascenseur est là aujourd’hui. Déjeuner gastronomique sur la terrasse en plein air au Restaurant Beau Site. Un vrai bonheur. La route est encore longue pour Compostelle. Ne pas charger inutilement son sac. Mais un petit savon au pur lait de chèvre, peu encombrant, laisse une peau hydratée et soyeuse. Fabriqué à Rocamadour par « Exquises Caprines ».


Compostelle n’est plus qu’à 1262 km. Courage et Bonne route !


 

Pour aller plus loin :

www.voie-rocamadour-limousin-haut-quercy.fr


Geneviève Guihard, Le Guide Pratique du Randonneur « La Voie de Rocamadour vers Compostelle » Rando Editions- Prix : 12,90 euros www.rando-editions.com


Le Comité Régional du Tourisme en  Limousin http://www.tourismelimousin.com/


Agence de Développement et  de Réservation Touristique de la Creuse www.tourisme-creuse.com


Agence de Développement et de Réservation Touristique de la Corrèze www.tourismecorreze.com


Lot Tourisme- Agence de Développement Touristique à Cahors www.tourisme-lot.com


Office de Tourisme de la Dordogne (Lot et Corrèze) www.vallee-dordogne.com

La « Voie de Rocamadour en Limousin et Haut Quercy » vers Compostelle. Un itinéraire buissonnier…
bottom of page