lʼart dʼescargoter
Liège, cité ardente
S’il est quelque chose que beaucoup reconnaissent à la Cité Ardente, c’est bien l’esprit particulier attribué à ses habitants. On décrit volontiers les Liégeois comme des bons vivants, dotés d’une grande convivialité et du sens de la fête. Un personnage du folklore liégeois résume à merveille cet esprit, il s’agit de Tchantchès.
Située dans l’Est de la Belgique, en bord de Meuse, Liège compte environ 200 000 habitants, ce qui fait d’elle la deuxième plus grande ville de Wallonie, juste derrière Charleroi. Liège se situe à une heure de train de Bruxelles, 2h de Paris et 4h de Lyon.
S’il est quelque chose que beaucoup reconnaissent à la Cité Ardente, c’est bien l’esprit particulier attribué à ses habitants. On décrit volontiers les Liégeois comme des bons vivants, dotés d’une grande convivialité et du sens de la fête. Un personnage du folklore liégeois résume à merveille cet esprit, il s’agit de Tchantchès (1). Ce personnage serait, selon la légende, né le 25 août 760 dans le quartier d’Outremeuse. Bonhomme haut en couleurs, amoureux des bons mots et du Peket, il devient proche de l’empereur Charlemagne et l’assiste dans ses nombreuses combats contre les vils sarrasins. Durant la bataille de Ronceveau, il anéantit, grâce à ses fameux « coups de boule », plusieurs milliers d’entre eux, avant de s’assoupir, au grand dam de Roland, tué dans la bataille. Ses aventures, crées dans les théâtres de marionnette de la ville depuis la deuxième moitié du 19e siècle, continuent à être contées (en français et en wallon) aux Liégeois.
Aujourd’hui, Tchantchès et Nânesse, sa crapaude (2), sont les hérauts du folklore liégeois et particulièrement de la République d’Outremeuse. Ce quartier typique de la Cité Ardente, qui a notamment vu naître l’écrivain George Simenon, est l’un des plus anciens de la ville. Tous les ans, Outremeuse devient l’espace de quelques jours le théâtre des festivités du 15 août. Organisées en l’honneur de la vierge Marie, ces réjouissances mêlent activités religieuses et profanes. On y retrouve notamment une procession, une messe en Wallon et un cortège. C’est également l’occasion pour les Liégeois et de plus en plus de touristes de s’adonner à la dégustation du peket (alcool à base de Genièvre), célèbre boisson liégeoise. Les activités du 15 août se concentrent notamment dans la rue Roture, l’une des plus célèbres de la ville. Ses maisons de caractère abritent quantité de bars et de restaurants, et l’on peut y découvrir une plaque commémorant le jumelage de la république libre d’Outremeuse avec celle de Montmartre, son modèle.
Quittant OutreMeuse, il suffit au visiteur de traverser la Meuse et de marcher quelques minutes pour arriver aux coteaux de la citadelle. Ce quartier, situé à flanc de colline offre le plus beau patrimoine historique de Liège. Composé d’un mélange de zones habitées et d’espaces verts, il invite le promeneur à se perdre dans les dédales de ses charmantes ruelles et à flâner dans ses jardins suspendus, en admirant de magnifiques panoramas de la ville de Liège. Depuis 19 ans, tous les premiers mardis d’octobre, à l’occasion de la Nocturne des Coteaux, des milliers de bougies sont allumées dans le quartier, qui revêt ses habits de lumière pour l’émerveillement des liégeois.
La candidature à l’exposition internationale, un échec porteur d’espoir ?
Liège a récemment fait la une de l’actualité internationale, en se portant candidate à l’organisation de l’Exposition internationale en 2017. Malheureusement pour la ville, les votes se sont révélés favorables à sa rivale Astana, capitale du Kazakhstan. À l’annonce des résultats, la déception fut vive en terre liégeoise, et les critiques n’ont pas tardé à poindre, montrant du doigt le manque d’ambition de la candidature, sa portée uniquement régionale ou encore la faiblesse des moyens financiers belges.
Cela dit, plusieurs projets de grands envergure ont été lancés pour la ville. Outre sa nouvelle gare, conçue par le célèbre architecte espagnol Santiago Calatrava et inaugurée en 2009, d’autres bâtiments ont bénéficié d’une sérieuse cure de jouvence : l’opéra royal de Wallonie et le Théâtre de l’Innovation, pour ne citer qu’eux. Vient s’ajouter à cela le projet de rétablir plusieurs lignes de tram pour désengorger les transports en commun de la ville. On peut dès lors constater que la candidature n’aura pas été vaine, puisqu’elle a permis aux autorités de repenser en partie l’urbanisme et l’aménagement du territoire liégeois. Seul le futur nous dira si ces projets permettront à la cité ardente de s’extirper de sa situation économique difficile, et de cicatriser les plaies causées par le déclin de son activité sidérurgique jadis florissante.
(1) Il pourrait être une déformation enfantine du prénom dialectal Françwès (François) ou la prononciation wallonne (D’jan tchès) du Flamand « petit Jean » : Jantches.
http://www.tchantches.be/legende.htm
(2) Ce mot wallon signifie en français sa fiancée, sa bien-aimée.