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  • Didier Vors

Bréat itude

Une symphonie de couleurs : on croirait l’expression inventée pour elle, tant l’île de Bréhat se pare de toutes les teintes en cette fin d’été. Ainsi la surnomme-t-on"l’île aux fleurs", tant abondent les plantes du monde entier en particulier l’agapanthe, fleur emblématique de Bréhat en quelque sorte. Baignée par le Gulf Stream, l’île bénéficie d’un micro climat qui explique toute cette luxuriance.



Bien que de taille modeste, le territoire se compose de deux parties assez distinctes. Elles furent reliées au 17e siècle par un pont dû à Vauban, le célèbre et incontournable architecte du roi Louis XIV. Le contraste est saisissant entre un sud à la végétation méridionale et un nord plus austère fait de landes tourmentées.


Île piétonnière, écologique avant l’heure, toute forme de circulation automobile est bannie à l’exception de la voiture de la municipalité. Elles ne trouveraient pas de toute manière l’espace nécessaire pour circuler. Point de quatre roues donc ici, ce sont les deux roues dépourvus de moteur qui ont le terrain libre comme les caddies et les carrioles mues par de courageux humains bipèdes transportant leurs bagages. Pour compléter l’aspect si spécifique du transport dans les îles de petite taille, comment ne pas évoquer le tracteur multifonctions qui règne presque sans partage. En dehors de son usage premier (oui, il y a encore des paysans sur place, il sert aussi au transport des personnes ainsi qu’aux biens d’usage courant et aux services.




Bréhat se trouve donc entièrement livrée aux piétons et accessoirement aux cyclistes avec lesquels ils doivent tant bien que mal partager un espace très étriqué.


Cheminant tranquillement, perdu dans ses rêveries, absorbé par la beauté des paysages, l’on se sent vite agressé par des coups de sonnettes intempestifs et incongrus de cyclistes réclamant le passage. Pourquoi ne pas faire le pari somme toute assez cohérent d’un espace entièrement piéton ? C’est toute la problématique d’un tourisme maitrisé qui se pose à travers ce type de choix, loin d’être anodin.

Bien que pouvant être qualifiée d’île de visiteurs avec un taux de résidences secondaires le plus élevé de toute la Bretagne insulaire, Bréhat ne perd plus d’habitants : la courbe démographique s’étant inversée il y a peu. Insulaire certes mais pas solitaire. Ce qui en revanche n’a jamais fléchi c’est l’intérêt des milieux artistiques pour Enez Vriad (son nom breton).


Dès la fin du 19ème siècle elle inspirait déjà (signifiant lieu élevé) les peintres des moins connus comme Maxime Maufra aux plus connus comme Marc Chagall ou plus récemment Bernard Buffet.


On l’aura compris Enez Vriad mérite bien une visite, et même un séjour. On revient toujours enchanté et Bréhat… d’admiration devant tant de beauté !

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