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  • Didier Vors

Centenaire de la naissance de Georges Brassesns Une commémoration, pourquoi ? (pas)

2021 marque le centenaire de la naissance de Georges Brassens. Partout en France, et en particulier à Sète, sa ville natale, les festivités s'organisent pour rendre hommage au poète de la chanson française. Mais cette célébration était-elle souhaitable ? Comment aurait réagi l'homme, connu pour sa modestie, sa discrétion et son humilité ?


Georges Brassens est né à Cette en 1921 (c'est ainsi que s’orthographiait la ville jusqu'en 1927) et mort à quelques kilomètres de là, à Saint Chély du Fesc en 1981. C'est ainsi que cette année, sont commémorés les 100 ans de sa naissance et les 40 ans de sa disparition.


Aurait-il-vraiment goûté à cet hommage, lui qui souvent les refusait ? Bien-sûr, on peut toujours faire dire ce que l'on veut aux chansons, mais la lecture ou l'écoute des Trompettes de la renommée nous donnent une petite idée de la réponse !



"Je vivais à l'écart de la place publique, serein , contemplatif, ténébreux, bucolique, refusant d'acquitter la rançon de la gloire, sur mon brin de laurier je dormais comme un loir...."

Pourtant, l'occasion était belle et unique de redécouvrir l'immensité et l'universalité de son œuvre, de révéler sa densité, adaptée par tant de générations successives, qu'il a influencées par son talent d'auteur, de compositeur et d'interprète.


Mais pour que la fête soit réussie il convient de ne pas tomber dans la facilité. Passer en boucle jusqu'à satiété Le gorille, L'Auvergnat, ou encore Les copains d'abord... certes de belles chansons, qui ont contribué à sa notoriété, mais qui pourraient faire ombrage à tant d'autres beaux textes moins connus ou seulement de quelques initiés, "brassensophiles patentés", et autres spécialistes du chanteur.


Avec plus de trois cents chansons à son actif, la liste serait longue. Tentons alors avec une totale subjectivité : Les Funérailles d'antan, Le grand Chêne, ou encore Les quatre Bacheliers, texte largement autobiographique.




Alors peut être que, malgré lui et à son corps défendant, Georges Brassens, ce grand humaniste, mérite cet hommage. L'artiste a donné à la chanson française ses plus grandes lettres de noblesse et continue de participer au rayonnement de notre langue à l'étranger.


Lui, dont l’œuvre est étudiée de l'école primaire au lycée et qui a su à nul autre pareil magnifier des poètes en les sortant de l'oubli, à l'instar de son ami Paco Ibañez avec les poètes espagnols. Songeons aux titres tels que : Les oiseaux de passage (de Jean Richepin), Le petit Cheval (de Paul fort), ou encore Gatsibelza (de Victor Hugo).


Georges Brassens reste un « extraordinaire passeur de poésie » selon Bertrand Dicale, journaliste et grand spécialiste de la chanson française. Il aura pris sa part dans la diffusion de cet art resté souvent confidentiel. D'ailleurs, l'artiste a réussi, de son vivant, le tour de force d'être apprécié des milieux populaires et des lettrés !


Quel plus bel hommage pourrait-on lui rendre ?

 

Pour aller plus loin :


"Le Dictionnaire amoureux de la chanson française" de Bertrand Dicale (aux Editions Plon), avec en particulier le remarquable chapitre consacré à Georges Brassens

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