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  • Alice Allerat

Couch surfing : quelques clics pour un clic clac

La question semble quelque peu indécente au premier abord, et pourtant c’est la nouvelle manière de voyager. En fouillant bien sur la toile, on retrouve une valeur qu’on pourrait croire disparue : l’hospitalité. Imaginez la situation : en ce moment même, n’importe où dans le monde, un hôte n’attend plus que vous. Assez chaleureux pour partager un bout de canapé le temps d’une ou quelques nuits, il est prêt à vous accueillir pour le simple plaisir de la rencontre et de l’échange. Un futon à Pékin, un clic-clac à Berlin ou un sofa à Alexandrie, ça vous tente ? Bienvenue dans le monde du couchsurfing.




Ce genre d’échanges n’a pas attendu le 21ème siècle et le développement de nouveaux moyens de communication pour voir le jour. En effet, en 1949, le pacifiste américain Bob Luitweiler crée l’association Servas qui a pour unique but de renforcer l’entente, la tolérance et la paix à travers le monde. La principale fonction de celle-ci est de permettre à ses membres de pouvoir rencontrer des habitants des pays visités lors de leurs voyages. D’autres initiatives similaires ont été lancées par la suite et grâce au développement d’Internet, ce mouvement a pris de l’ampleur. En 2000, le jeune Allemand Veit Kühne crée l’un des premiers sites d’échange d’hospitalité : l’ « Hospitality Club », qui comptait plus de 320 000 membres dans 221 pays différents en 2007. En 2004, l’Américain Casey Fenton reprend le concept et lance son site couchsurfing.com. Ce routard, informaticien et webmaster de formation, a une idée après avoir acheté un vol de Boston vers l’Islande. Lassé de la solitude des hôtels ou autres auberges de jeunesse, il contacte plus de 1500 étudiants de l’Université d’Islande en leur demandant s’il peut dormir chez eux. À sa grande surprise, il reçoit une cinquantaine de propositions d’hébergement. L’expérience est incroyable. Dès son retour, il commence alors à créer le gigantesque projet Couch Surfing. Imaginez à présent un immense réseau social de 3 millions de membres dans plus de 247 pays qui met en relation des gens aux quatre coins de la planète, prêts à s’offrir l’hospitalité les uns aux autres pour une nuit ou plus. Un clic, et on peut sauter dans l’avion sans souci de logement une fois arrivé sur place. Le couchsurfing a véritablement bouleversé la conception du voyage. Se loger gratuitement partout dans le monde et rencontrer des personnes d’autres horizons, partager quelques jours de leur quotidien tout en bénéficiant souvent de conseils avisés, c’est possible. Le but revendiqué de ce type d’initiative est avant tout de promouvoir les échanges entre les peuples afin de faire avancer la paix. Chaque individu peut interagir sur le monde, comme l’annonce le slogan du site Couchsurfing.com : « Participez à la création d’un monde meilleur, canapé par canapé ! ».



Comment ça marche ?

À l’instar d’un réseau social comme Facebook, il faut s’inscrire sur l’un des sites d’échange d’hospitalité pour pouvoir faire partie de l’aventure. Puis, il faut préciser si vous cherchez à accueillir un couchsurfeur, si vous cherchez une âme charitable pour vous loger ou si vous voulez juste passer quelques heures avec des voyageurs autour d’un verre. Le couchsurfing ne repose pas sur la réciprocité, il n’y a donc pas d’obligation de recevoir quelqu’un chez soi pour aller à la rencontre de couchsurfeurs. De plus, l’inscription est gratuite. Une fois sur le site, une des étapes essentielles consiste en la création du profil. C’est ce qui vous crédibilise  auprès des autres internautes. Il faut donner le maximum d’informations pour que ceux qui vous lisent, aient une idée de votre personnalité et de vos centres d’intérêts. L’affinité qui peut vous lier à l’autre peut être un facteur déterminant de la rencontre avec un couchsurfeur. Ensuite, la sélection de l’hôte est aussi importante. Bien choisir son hôte, c’est s’assurer que la rencontre sera agréable. Il faut être attentif aux détails lors des premiers échanges et trouver des éléments qui donnent envie de discuter voire de rencontrer cette personne. Quels sont ses centres d’intérêts ? Le logement proposé me convient-il ? Une fois ces conditions remplies, vous serez à-même de trouver ce qu’il vous faut !  Et une fois sur place, inutile de rappeler que l’adaptation au style de vie de l’autre et la politesse sont les deux mots-clés pour une expérience réussie.



Et la sécurité dans tout ça ? 

Comment être sûr que le voyageur qui dort chez vous n’est pas un cambrioleur qui va dérober vos bijoux de famille et s’en aller au pas de course, ou que vous n’allez pas être accueilli par une personne mal intentionnée ? Le site Couchsurfing.com met tout en œuvre  pour garantir une sécurité maximum. D’abord, grâce aux commentaires publiés sur les profils des couchsurfeurs. Il faut les lire attentivement car ils expriment les ressentis de ceux qui ont déjà testés, ils sont donc une source fiable. De plus, les membres peuvent faire un don au profit de l’association pour être certifiés, ce qui prouve que leur adresse a été vérifiée. C’est là une preuve de leur implication au sein de la communauté et sûrement aussi de leur sérieux. La communauté fait aussi elle-même son propre contrôle social : à chaque passage chez quelqu’un, le voyageur se voit attribuer une note. Pour conserver sa réputation, il doit adopter un comportement exemplaire dans toute situation. Le couchsurfing est avant tout un état d’esprit. Il faut être ouvert et curieux, le but étant de découvrir un lieu en totale immersion avec les habitants. Le couchsurfing, ou surf sur canapé, est donc un concept qui bouleverse tous les codes du tourisme traditionnel. Economiser en s’enrichissant de ses rencontres… Avec 238 pays et territoires représentés, 330 langues parlées, plus de 1 908 000 couchsurfers inscrits sur le site, quelques 2 148 000 expériences réussies (soit plus de 97%) et 2 295 000 amitié nées de ce concept depuis la création du site, le couchsurfing semble avoir encore de beaux jours devant lui.



Un couchsurfeur complètement addict

Entre 2001 et 2003, le Hollandais Ramon Stoppelenburg - âgé d’à peine 24 ans - a voyagé dans 18 pays grâce à son site « Let me stay for a day ». Le principe : il demandait l’hospitalité par le biais de son blog et racontait, en échange, toutes ses aventures et ses rencontres au jour le jour. En 2008, il reçoit le prix du « Godfather of CouchSurfing » (le Parrain du CouchSurfing). Très populaire aux Pays-Bas, il a par la suite écrit un livre sur ce projet qui porte le même nom que son site.

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