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  • Didier Vors

La Cornouailles anglaise. Une autre idée de l’Angleterre

Par sa situation géographique à l’extrême Ouest du pays, son histoire et sa culture, la Cornouailles – ou Kernow en langue cornique (orthographiée avec un « S » pour la distinguer de sa cousine bretonne) – occupe une place singulière en Angleterre.



Une Cornouailles séparée du reste du monde par le Devon (le comté voisin), comme se plaisent à le dire les gens du pays pour en accentuer sa spécificité. Ce particularisme se rencontre entre autre par l’utilisation fréquente de l’adjectif « cornish », et la présence massive du drapeau cornouaillais ; une croix blanche sur fond noir.


La Cornouailles, c’est une péninsule au littoral accidenté, à l’aspect sauvage avec ses landes battues par le vent, ses murets de pierres envahis par la végétation, qui contrastent fortement avec ses jardins luxuriants et des immenses plages de sable fin aux eaux translucides. Baignée à la fois par l’Atlantique et la Manche, elle en constitue les points le plus à l’Ouest à « Lands End » le bien nommé et le plus au Sud au « cap Lizard », deux endroits bien connus des navigateurs au long cours.

La Cornouailles, terre celtique

On parlait le cornique dans la région – une langue celtique insulaire, proche du breton – jusqu’au XIX siècle avant que celle-ci ne soit complètement anglicisée. Depuis les années 1900, au sein de l’institution scolaire, les offices religieux, les cours pour adultes... on s’efforce de la faire revivre. Une tâche qui ne s’avère point aisée dans la mesure où il existe plusieurs variantes de la langue. Un office de la langue cornique et les « Dallech », équivalents des écoles bilingues « Diwan » en Bretagne, en assurent la promotion. Reconnue en 2002 par le Royaume Uni, elle est la seule à bénéficier du statut de langue régionale dans le pays. On trouve aussi des traces tangibles de sa lointaine présence dans les toponymes et patronymes en vigueur dans la région, ainsi que dans l’anglais parlé sur place, mâtiné d’expressions corniques.




La Cornouailles compte au nombre des six nations celtiques, et à ce titre elle est conviée chaque année en août à participer au Festival Interceltique de Lorient en Bretagne, le plus grand rassemblement mondial sur cette thématique. En 2015, elle en était, conjointement avec l’île de Man, l’invitée d’honneur.


Dans l’imaginaire cornouaillais, on retrouve en bonne place le Château de Tintagel, où aurait vécu le roi Arthur et la reine Guenièvre. Les fidèles Chevaliers de la Table ronde ainsi que le célèbre Merlin l’enchanteur demeurent depuis toujours liée à la légende arthurienne, au cœur de la mythologie celtique.



Depuis, la littérature, la musique (Wagner et ses opéras) et le cinéma – de John Boorman (Excalibur) à Eric Romher (Perceval le Gallois) jusqu’aux irrésistibles parodies des Monthy Python – n’ont cessé de faire vivre le mythe.

En cheminant sur le sentier côtier

Semblable à notre sentier du littoral, le « Cornwall Foot Path » partie intégrante du « South West Way », le sentier de grande randonnée du Sud du pays serpente le long des falaises abruptes et permet d’admirer le relief dans ses moindres recoins, voire d’en explorer certaines parties. En outre, ses variantes sous forme de boucles courtes permettent une découverte locale. D’une longueur de 266 miles autrement dit 430 km, bénéficiant d’un bon balisage et facilement accessible, il comblera les adeptes de la randonnée pédestre.

Du Nord au Sud, c’est vraiment l’ensemble de la péninsule qui doit être découvert. Voici tout de même quelques suggestions de visites tout à fait subjectives :

  • Falmouth : « the spirit of the sea » : le 3ème port en eaux profondes du monde, point de départ de magnifiques excursions et traversées en ferry.


  • Land’s End : l’équivalent anglais du Cabo Finistera en Galice ou de la Pointe du Raz en Bretagne.


  • Saint Yves : pour son ambiance de station balnéaire à l’anglaise.


  • Tintagel : pour les inconditionnels de la légende arthurienne et sa poste datant du XIV siècle.


  • Les petits ports de Coverack et Cadwith pour leurs irrésistibles maisons de pêcheurs aux toits de chaume.


  • Minack Theatre à Porthcurno : un théâtre taillé dans la roche, face à la mer. Un lieu hors du commun et hors du temps.


  • Porthleven : une petite cité portuaire, pleine de charme.


Il est bon de rappeler qu’en Cornouailles, comme dans l’ensemble des îles britanniques, l’on conduit à gauche. Ce qui peut s’avérer un exercice difficile requérant beaucoup d’attention et de concentration (surtout les premiers jours de conduite) – d’autant que l’étroitesse de certaines routes rendant les croisements compliqués. Si la perspective de rouler à l’anglaise vous rebute, soyez rassurés : l’excellent réseau de transports en commun combinant trains régionaux et bus représentent une bonne alternative à la location de voiture.


Avec 5 millions de personnes accueillies par an, attirées par la douceur du climat des côtes baignées par le Gulf Stream, la Cornouailles constitue avec le Devon la deuxième région touristique du Royaume-Uni après Londres. Ainsi, vous ne vous sentirez jamais seuls, en particulier dans endroits les plus renommés... excepté peut-être sur le sentier côtier.


Que cela ne vous dissuade pas de découvrir cette magnifique région d’Angleterre, où les Cornouaillais sauront vous réserver, sans nul doute, le meilleur accueil !

 

Pour aller plus loin :

Conseils de lecture :

«  La petite boulangerie du bout du monde » de Jenny Colgan, dont l’action se situe à Saint Mickael Mount ;

« L’auberge de la Jamaïque », « La Crique du Français », « Rebecca », « Ma cousine Rachel » de Daphnée du Maurie comportent des descriptions somptueuses de la Cornouailles

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