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  • Didier Vors

La Catalogne en train 3/7 La Tour-de-Carol : une gare au sommet !

Si à la fin des années 20, l’inauguration des gares de La Tour de Carol (côté français) et de Puigcerda (côté espagnol) donnèrent lieu de part et d’autre de la frontière à une liesse populaire, la vocation internationale de La Tor de Querol (son nom en catalan) reste très relative.



Le profil accidenté de part et d’autre de la frontière, la différence d’écartement des voies (problème récurrent entre les deux pays voisins) et l’isolement de l’Espagne durant la néfaste période franquiste, furent les principales raisons de cette stagnation.


Inaugurée en grandes pompes en 1927, la gare est située à 1237 mètres d’altitude, autant dire haut perchée. Si elle n’est pas aussi monumentale que la gare de Canfranc (la référence absolue dans les Pyrénées espagnoles), elle n’en demeure pas moins imposante.



Trois types d’écartement de voies

On y trouve par exemple le plus long quai couvert du réseau national (voire européen). Autre caractéristique assez exceptionnelle de la gare : elle comporte trois types d’écartement de voies. Cela s’explique par les différentes lignes ayant leur point de départ (ou d’arrivée)...


  • Il y a tout d’abord les T.E.R (trains express régionaux) venant de Toulouse à l’écartement standard (1,44m entre les rails) commun à la plupart du réseau national.

  • Puis le « Canari » ou « train jaune » en provenance de Villefranche de Conflent dans les Pyrénées Orientales, à l’écartement métrique.

  • Et enfin les trains régionaux catalans (Rodalies de Catalunya) arrivant de Barcelone à l’écartement ibérique (1,66 mètres)


Une dimension internationale, célébrée par Brigitte Fontaine

Cette relation ferroviaire avec l’Espagne voisine confère à Latour-de-Carol le statut de gare internationale, même si contrairement à l’autre ligne « pyrénéenne » (de Perpignan à Port Bou), les trains ne franchissent pas la frontière franco-espagnole.


La gare connut même son heure de gloire dans les années 60. L’artiste Brigitte Fontaine en fit le titre d’une de ses chansons :

« Monsieur le chef de gare de Latour de Carol Vous étiez très pâle à cette heure du matin Vous aviez les paupières froissées Et ça n’avait d’importance pour personne au monde »

Si la Tor de Querol semble bien paisible aujourd’hui ce ne fut pas toujours le cas : à l’instar de Cerbère, autre gare frontière plus au sud, elle vit passer plus de 60 000 soldats Républicains fuyant l’Espagne et la nouvelle dictature franquiste. En gare, une plaque commémorative en rappelle le tragique exil.

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