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  • Didier Vors

Province d’Almeria : Chemin(s) faisant

La province d’Alméria se prévaut à juste titre de la diversité de ses sentiers homologués par la fédération andalouse de montagne : aucun recoin présentant un intérêt particulier ne se trouve éloigné d’un sentier de randonnée. Outils de promotion du tourisme vert, ils défendent plus largement les valeurs du monde rural.



Les propositions de découverte des environs d’Alméria par le tourisme pédestre sont tout à fait subjectives et ne prétendent pas, loin s’en faut ! à l’exhaustivité... elles s’étendent de la province de Granada à celle d’Alméria, avec ses petits villages caractéristiques aux murs blancs et ses églises en briques. Jusque dans les années 30, chaque village possédait son moulin à huile (almazara).


Láujar de Andarax, gros village de basse montagne à 920 mètres d’altitude avec son hôtel de ville en brique est capitale de la Alpujarra almeriense. Son église est en style mudejar, un art métis qui fusionne avec bonheur le meilleur des traditions mauresques et chrétiennes.




La gastronomie alpuriense est riche de nombreuses spécialités culinaires comme « las gachas de harina », « el ajillo cabañil » ou encore « el choto alajillo ». Impossible d’en donner les traductions, le lecteur gastronome curieux se laissera surprendre ! Pour accompagner ces mets, on ne manquera pas de goûter aux Viños de Laudar de Andarrax, l’une des rares régions viticoles de la province. A 1250 mètres d’altitude, ils comptent parmi les vignobles les plus élevés d’Espagne Dans la vallée protégée des intempéries par le massif de la Sierra Nevada on élève des vins fameux tels que « blanco Macabéo » issu d’un cépage local. Ici « viña es vida » la vigne conditionne la vie de toute la commune durant toute l’année.


Remarques générales sur les sentiers pédestres :

Le départ des sentiers est rarement annoncé à partir du centre des villages,malgré la présence de panneaux d’information, ils se situent souvent au bord des routes et comportent peu de renseignements sur les distances intermédiaires parcourues. Les voyageurs non motorisés, envisageant des randonnées au départ des gares ajouteront quelques kilomètres au parcours initial, les gares se trouvant  souvent excentrées par rapport aux bourgs. Sentier de Monterrey A la sortie de Laujar ,bien balisé en jaune et blanc, durée 3 heures, tracé dans la rocaille. 1ère partie assez ombragée mais de manière générale randonner plutôt à la fraiche. Paysage de maquis méditerranéen aux parfums  de plantes aromatiques. Possibilité de jonction avec d’autres sentiers locaux.



Sierra Maria Los Velez

Au Nord de la province d’Alméria, très loin de l’image désertique que l’on se fait de cette zone, se trouve le Parc naturel Los Velez.


Au sein du parc, si le remarquable village de Velez Blanco compte de nombreux édifices religieux dignes d’intérêt, c’est son château construit entre 1506 et 1515 qui constitue le monument le plus remarquable par sa taille, sa situation et son histoire. Son patio de marbre blanc est exposé au Metropolitan Museum de New York. Conservant un type d’urbanisme qui permet de suivre son évolution depuis l’époque maure jusqu’à aujourd’hui, il est classé ensemble historico-culturel par la Junta (région) d’Andalousie. Velez Blanco, à l’instar de 270 de ses homologues, était candidat au titre de Capitale du tourisme rural 2017.



Peuplé depuis des temps immémoriaux, le secteur est constellé de grottes dont les plus célèbres s’appellent : « Abrigo de las Colmenas » et « Cueva de los Lettreros ». Elles abritent en effet une figure préhistorique, déclinée sous la forme d’une peinture rupestre, datée de la fin du néolithique : « l’Indalo » représente une forme humaine, bras tendus, portant un arc dans ses mains. Considéré comme un signe de chance et adulé tel un totem, il est devenu au fil du temps le symbole de la province d’Almeria ainsi qu’un marqueur identitaire visuel.


Suggestion de randonnée du village de Velez Blanco à celui de Maria par le sentier « La Umbria del Maimon », distance aller 9 kilomètres, difficulté moyenne.



Le parc naturel de Cabo de Gata

Quittons à présent l’intérieur des terres pour le littoral et plus précisément le Parc naturel marin de Cabo de Gata, le point le plus au sud de l’Espagne, dont certaines parties sont déclarées Réserves de la biosphère. Certaines de ses « calas » (criques) comme la cala de Monsul, facile d’accès, très fréquentée, jouissent d’une excellente réputation en particulier pour leurs eaux cristallines et la richesse des fonds marins. Ces décors naturels ont été le lieu de tournage de chef d’œuvre du cinéma tels que : « Indiana Jones et le Temple maudit » (avec Harirsson Ford et Sean Connery), ou encore « Lawrence d’Arabie ». Et plus près de nous : « Parle avec elle » de Pedro Almodóvar.



Autre cala célèbre, mais pour des raisons bien différentes : celle de San Pedro. Terre de prédilection des adeptes du naturisme, elle est aussi connue pour abriter l’une des dernières communautés « hippies » du continent, comme les nomment les proches habitants. Cette population d’irréductibles ayant construit ses propres maisons avec des matériaux trouvés sur place, elle assure sa subsistance en vendant de l’artisanat. Déconnectés de la vie moderne, ils vivent en parfaite harmonie avec leur environnement. Autre particularité de la Cala San Pedro, et non des moindres : la présence de végétation dans un environnement aride et le jaillissement quasi miraculeux d’eau potable d’une fontaine naturelle, élément ayant permis et permettant encore à ses habitants de vivre dans un relatif isolement.


Suggestion de randonnée : du village de Las Negras à la cala San Pedro

Balisage bleu et blanc Un passage délicat sur une centaine de mètres, mais on peut s’aider de cordes. Végétation des milieux arides, vues plongeantes sur la mer aux eaux translucides. 5 km, durée 1h30. Assez large au début (le sentier ressemble plus à une piste), puis se rétrécit à l’approche de la falaise. Possibilité de retour à Las Negras en bateau à moteur. Attention : aucune partie ombragée !



Les voies vertes

Autre façon de vivre les tourisme rural : emprunter « les vias verdes » (voies vertes). Ce se sont essentiellement d’anciennes voies de chemin de fer, fermées à tout trafic ferroviaire. Elles restent d’authentiques témoignages du passé que cette nouvelle vie sauve de l’oubli. Elles constituent un énorme potentiel de développement dans le cadre d’initiatives dans le domaine de l’éco tourisme en réponse à une forte demande. Les voyageurs en train ont laissé place à une autre clientèle composée de cyclotouristes, randonneurs pédestres, et personnes à mobilité réduite. Les voies vertes constituent pour leurs initiateurs des moyens de promouvoir une nouvelle culture du loisir, du sport de plein air et de la mobilité non motorisée, et encouragent la généralisation de l’usage de la bicyclette parmi les pratiquants.




Citons parmi elles, la voie verte de Lucainena de las Torres, village classé depuis 2013, parmi les plus beaux d’Espagne, jusqu’à Aguamarga. Un itinéraire en forme de témoignage sur le passé minier de la région. Longueur 5 kilomètres dénivelé 100 mètres


En ce qui concerne l’hébergement : meson, cortijo, hosperia, casa rural... sont autant de dénominations que l’on rencontrera et qui correspondent plus ou moins à nos gîtes et chambres d’hôtes.


De part son étendue, la richesse de ses offres culturelle, gastronomique, panoramique... l’Andalousie concentre à elle seule la majorité des demandes et des offres de tourisme rural. Si le tourisme balnéaire reste la norme, le tourisme rural compte de plus en plus d’adeptes et connait de ce fait un fort développement. Il semble avoir de beaux jours devant lui.



 
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