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  • Didier Vors

Rijeka la maritime : cap sur la culture

Avec ses faux airs de Trieste, son centre-ville s’ouvrant généreusement sur le port et la présence toute proche de la mer adriatique, Rijeka (qui signifie « fleuve » en langue croate) reste éminemment maritime.


Un port dans la ville

Rijeka, la 3ème ville du pays est aussi le plus grand port de Croatie – elle l’était déjà du temps de feu la Yougoslavie – et le deuxième plus important, quand la ville était sous domination de l’empire austro-hongrois. Ne manquez pas de longer l’immense quai où mouillent toutes sortes de bateaux, il s’avance tranquillement dans la mer. Cette balade offre une parfaite synthèse de la vocation portuaire de cette ville.


Pour bien comprendre comment la ville est intimement liée à l’Adriatique, il convient de visiter le Musée des Traditions maritimes. Celui-ci est installé depuis les années 60 dans l’ancien Palais du Gouverneur, de style néo renaissance. On regrettera toutefois le peu de place accordé aux chantiers navals. Le côté suranné de ses collections permanentes colle parfaitement avec le propos. En outre, le port de Rijeka constitue un excellent point de départ pour des balades en catamaran à la découverte des îles du Kvarner plus ou moins proches que sont Cres, Krk et Rab.

Ville de carnaval

On s’amuse et on se divertit beaucoup à Rijeka, en particulier lors du carnaval – le 3ème d’Europe (après ceux de Venise et Nice) qui se déroule de la fin du mois de janvier jusqu’à la fin février, voire au-delà. Peut-être aurez-vous la chance d’y croiser les « Zvoncari », ces bruyants personnages haut en couleurs, vêtus de peaux de mouton et chargés de chasser les mauvais esprits à l’aide de grosses cloches.


A découvrir aussi : les fêtes religieuses de la Saint Guy, célébrant le saint Patron de la ville, durant lesquelles se tient la « Fiumanska », qui rassemble plus de 150 voiliers dans le port de Rijeka.


L’héritage austro hongrois

Comme dans toute la région, l’héritage austro-hongrois est encore très présent, en particulier dans l’architecture. Parmi les nombreux édifices remarquables, s’il ne fallait n’en retenir que quelques-uns, figure en bonne place le Marché aux poissons, de style art nouveau, érigé en 1912. Avec ses sculptures en pierre représentant poulpes, coquillages et autres poissons – que l’on doit à l’exubérant artiste vénitien Urbano Bottasso – et ses quatre fontaines, le bâtiment ne manque pas d’allant. Une étape quasi incontournable dans toute visite digne de ce nom.


Citons encore le Théâtre national Ivan pl. Zajc et son plafond peint entre autres par les célèbres Gustav et Ernest Klimt.

C’est du Château de Trsat, du haut de ses 132 mètres, juché sur une colline aux flancs escarpés que l’on jouit d’un panorama exceptionnel sur la ville et le golfe du Kvarner. Datant du 13 ème siècle, il fut érigé par les célèbres comtes de Francopani, originaires de l’île de Krk et très présents dans l’histoire locale. Voisine du château, Notre Dame de Trsat est devenue au fil du temps, un important lieu de pèlerinage pour toute la Croatie. Une réputation largement amplifiée par la venue du pape Jean Paul II, comme en témoigne l’immense statue le représentant.

Le Galeb, plus qu’un simple bateau

Il dépérissait lentement dans une interminable agonie au fond du port de Rijeka, depuis la fin de la Fédération yougoslave. Lui, c’est le Galeb ( « la mouette » en serbe et croate), le bateau de feu Josip Broz plus connu sous le nom de Tito. Ce navire long de 117 mètres représente un large pan de l’histoire de l’ex Yougoslavie. Drôle de destin pour ce navire qui durant le dernier conflit mondial fut réquisitionné par les Italiens, torpillé par les Britanniques et saisi par les Nazis avant d’être à nouveau torpillé ! Tel le phénix, il renaît de la plus belle des manières et entame un long périple qui le conduira en 1953 sur les bords de la Tamise où se déroulera la rencontre Tito-Churchill. Plus tard il servira de cadre à la Rencontre des dirigeants des pays dits « non alignés », son ultime fait d’armes.

Rijeka, capitale européenne de la culture 2020

Avec l’attribution du label « Ville européenne de la culture », Rijeka espère opérer sa mue, et se débarrasser définitivement de l’image industrielle qui lui colle à peau. Le projet Rijeka 2020 est bâti autour de trois puissants leviers, qui ont fabriqué l’image de la ville et lui donnent son identité propre : l’eau (référence directe au fleuve et à la mer), le travail et les migrations (rappel de la dimension intrinsèquement multiculturelle de la ville). Comme par exemple les « Fiumeni », le nom que se donne la forte minorité italienne présente dans la ville et qui dispose en outre d’un quotidien dans sa langue maternelle « La Voce del popolo », en partage avec l’Istrie voisine.

Au moment de quitter Rijeka, peut être aurez-vous perçu l’âme méditerranéenne de l’Europe centrale ?

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