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  • Solène TERISSE

Slow tourism : l’éloge de la lenteur


« Prendre le temps » : telle est la devise de cette nouvelle façon de concevoir le voyage qu’est le « tourisme lent ». Cette manière alternative de voyager remet alors en question le principe d’un tourisme d’urgence, dans une recherche constante de découvertes rapides et d’expériences toujours plus expéditives.


A l’heure de l’accélération du rythme de vie, d’un accès à l’information toujours plus rapide et d’une existence mécanisée, le mouvement lent apparaît comme une nouvelle philosophie. Savoir prendre le temps devient alors un luxe. Si le principe du « slow food », apparu en 1986, avait déjà trouvé ses adeptes en prônant l’authenticité et la redécouverte des saveurs, le tourisme lent s’inscrit à son tour dans la continuité de ce nouvel art de vivre.



Décélérer le quotidien et ré-apprendre à voyager

Tout l’art du « slow » réside dans la capacité à se déconnecter d’une existence à cent à l’heure pour redécouvrir les valeurs les plus simples du voyage. Et pour cela, le voyageur devenu plus « consommateur » que vagabond doit apprendre à se réapproprier le temps. Il faut alors accepter de mettre fin à une course incessante aux loisirs et aux clichés et faire des choix différents pour s’immerger totalement dans une expérience véritable et plus spontanée.


Si le voyage apparaît souvent comme une digression dans notre quotidien, il faut accepter qu’il ne soit pas toujours la continuation de celui-ci. L’expérience touristique étant la plupart du temps synonyme d’une douce parenthèse, la majorité d’entre nous cherchent alors à optimiser chaque instant en oubliant la raison même pour laquelle nous voyageons : découvrir et surtout profiter de chaque instant.



La qualité plutôt que la quantité

Voyager avec lenteur, c’est surtout mettre fin à des séjours marathons qui ne laissent en souvenirs que quelques photographies sans âmes. On fait appel à d’autres sens, et l’on favorise l’approche ou l’immersion dans la culture locale. On privilégie d’autres moyens de transports, souvent plus authentiques, on choisit de se mêler à la population et surtout on calme le rythme pour mieux regarder, échanger, déguster et apprendre. Pour apprécier le détour il est important de ne pas craindre les imprévus et de voir en chaque événement et expérience de charmantes anecdotes. La qualité devient ainsi le maître mot et permet de créer une réelle attache entre le voyageur et la destination choisie. S’imprégner d’un lieu, de sa beauté et de sa différence c’est aussi maximiser l’expérience du voyage d’une manière bien plus profonde.

« Pour bien aimer un pays il faut le manger, le boire et l’entendre chanter. » Michel Déon

Vivre le voyage pour en apprécier la destination

Si Stevenson croyait en « L’appel de la route » les adeptes du tourisme lent chérissent eux aussi autant le sentier que la destination. Se régaler du trajet c’est aussi vivre le voyage d’une tout autre manière et vouloir arriver vite c’est souvent se priver du meilleur. Pour beaucoup aujourd’hui le trajet représente une attente indésirable, que l’on essaie de raccourcir toujours plus sans réaliser qu’il est la source de beaucoup d’enthousiasme, chaque pas, chaque seconde nous rapprochant alors de la destination et ses promesses.



Fin de la course

Si la tendance slow ne vient pas d’une manipulation marketing ou d’un nouveau désir élitiste, nombreuses sont aujourd’hui les agences, et les voyagistes et qui proposent à leurs clients de donner un tournant moins effréné à leurs périples. Chacun peut alors selon ses envies et ses désirs choisir l’expérience la plus adaptée qu’elle Se trouve à sa porte ou au bout du monde. Évolution des mentalités ou simple effet de mode, il semble que le tourisme lent remette avant tout au goût du jour les véritables valeurs du voyage, parfois oubliées ou délaissées dans la course de l’existence.

« Quant à moi, je voyage non pour aller quelque part, mais pour marcher. Je voyage pour le plaisir de voyager. L’important est de bouger, d’éprouver de plus près les nécessités et les embarras de la vie, de quitter le nid douillet de la civilisation, de sentir sous mes pieds le granit terrestre et les silex épars avec leurs coupants. Hélas ! Tandis que nous avançons dans l’existence et sommes plus préoccupés de nos petits égoïsmes, même un jour de congé est une chose qui requiert de la peine. » Voyage avec un âne dans les Cévennes, Robert Louis Stevenson, 1879
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