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  • Didier Vors

Turin : une ville bien dans son assiette !

Depuis quelques années déjà votre magazine préféré vous invite à la découverte des  différentes facettes de la ville. Après Turin l’industrielle, Turin la cinématographique, et Turin l’interculturelle il était temps de passer à table !


C’est à une immersion au cœur de Turin l’épicurienne que vous convie ce nouveau reportage consacré à la capitale subalpine. Au cœur d’une région de grande gastronomie, célèbre pour la truffe blanche d’Alba et le vin de Barollo... en la matière, la capitale du Piémont a du répondant.

Le goûter royal

Pourquoi le goûter serait-il la chasse gardée des enfants ? Passer à côté de cette expérience gustative dans l’une des villes phares du chocolat, voilà un péché… capital à ne pas commettre. Un nom symbolise à lui seul l’excellence de ce moment de la journée si cher aux gourmands : le Bicherin (petit verre), un contenant devenu  un fameux contenu.




Composé de café brûlant, de chocolat noir fondu et de crème de lait fouettée accompagné de mignardises répondant aux noms de Torcetti et Savoiardi, il constitue le fleuron de la « merenda reale » ou goûter royal. Une pratique en vogue au 17ème siècle à la Cour de Savoie, remise au goût du jour à l’occasion des fêtes célébrant les 150 ans de la Nation italienne.



Autre régal pour le palais, le Gianduitto qui doit son nom au masque typique du Piémont le Gianduia. Durant l’époque napoléonienne, le blocus entraînant une pénurie de cacao les chocolatiers turinois eurent l’idée de le mélanger à des noisettes produites dans la région. Le succès fût tel qu’il perdura bien au-delà de la pénurie de cacao. L’idée a depuis fait flores puisque cette invention culinaire est commercialisée sous la forme d’une pâte à tartiner par une marque connue  dans le monde entier et vite devenue un élément incontournable de bien des goûters.



Du reste la ville de Turin, à l’instar d’une quinzaine de villes du continent fait partie de l’itinéraire culturel européen « Route du chocolat », que l’on peut découvrir en suivant les rues du chocolat du centre ville.



Quand sonne l’heure de l’apéritif

Pour qui méconnait le rituel turinois de l’apéritif : quand les aiguilles marquent dix huit heures, les cafés et autres lieux de convivialité semblent se remplir étrangement d’une foule empressée. L’étalage d’amuses-gueule le long des immenses comptoirs déclenche immanquablement des réactions multi sensorielles. A la vue de cette débauche de couleurs vous aussi, Turinois d’un soir, vous risquez fort de succomber à cette sympathique tradition. Pour accompagner ces amuse-bouches, l’incontournable Vermouth : un vin blanc associé à des herbes et épices – plus connu sous le nom de Martini, cher à l’agent secret James Bond, un breuvage né à Turin. Et pourquoi ne pas se laisser tenter par le « vino Balbiano », une autre boisson également très couleur locale ? En effet, Turin présente la particularité avec Paris d’abriter des vignes en pleine ville !



Traditionnel, ethnique, branché ou innovant, il ne vous restera plus qu’à choisir l’apéritif qui vous ressemble. Mais si vous souhaitez conférer à ces agapes un caractère d’exception choisissez de les vivre dans des lieux eux aussi exceptionnels que sont les cafés historiques disséminés pour la plupart dans le centre historique de la ville comme aux cafés Piatti ou Mulassano, ou encore dans certains musées !



« La piola », la trattoria version turinoise

Prononcez le mot « piola » en face d’un piémontais et vous verrez subitement son visage s’éclairer. Faites de même dans le reste de l’Italie et l’on vous regardera avec un air étrange. « Le piole » – tout du moins celles qui ont su résister à une certaine forme de modernité – sont, selon le journaliste Luca Iaccarino, « des endroits  merveilleux où le temps semble s’être réellement arrêté », au-delà de la formule toute faite. Conservatoires et dépositaires d’une tradition culinaire, ils restent des lieux d’une grande sociabilité où l’on peut apprécier une cuisine simple et assez bon marché.



Les sentinelles du goût

Est-ce un hasard si le réputé mouvement « Slow Food » est né à Bra, non loin de Turin, à l’initiative de Carlo Petrini ? Et si tous les deux ans le Lingotto Fiere (le salon des expositions de Turin) accueille « Terra Madre » et « Il Salone del gusto », la grand messe d’une gastronomie soucieuse de la biodiversité, la protection de l’environnement et des cultures et traditions locales, vitrines du mouvement slow food.


Toujours en opposition et en réaction à la culture fast food il convient de mentionner l’existence de Eataly. Un lieu de vente et de dégustation de ce qui se fait de mieux en matière de gastronomie piémontaise et plus généralement italienne. Le tout dans un strict respect des cycles de production et dans le souci de retrouver le goût des choses naturelles. Un concept purement turinois qui commence à s’exporter.




Ainsi, si vous pensez vous aussi que : « la vita è troppo breve per mangiare è bere male », accourez sans attendre à Turin ! L’un des antres du bien manger.

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