À la conquête de l'Ouest canadien en train 1/2 Le parcours ferroviaire

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Se faufilant au cœur d’une nature préservée,"Le Canadien" traversera cinq provinces. Le voyage commence en Ontario, puis il franchit successivement Le Manitoba, La Saskatchewan, L’Alberta, pour finir en Colombie-Britannique. D'est en ouest, ce ne sont pas moins de quatre fuseaux horaires qui sont concernés : heure de l’est, du centre, des Rocheuses et du Pacifique.

Ontario : le gros morceau...

C’est de la gare « Union station » à Toronto que commence cette longue chevauchée ferroviaire Toronto, la plus grande ville du Canada, est aussi sa capitale économique.

Tour C.N Toronto (Province de l'Ontario)

Elle se situe dans la province de l’Ontario, le gros morceau de notre traversée en train. Un nom qui signifie « belle eau scintillante » en langue huronne.

Pour se faire une idée de la taille de la province, il n’y a qu’à se représenter la superficie de l’Espagne et de la France réunies, il faudra deux journées entières pour traverser tout l’Ontario. Deuxième province francophone du Canada, c’est aussi la plus peuplée du pays… En plus du lac Ontario, connu pour les célèbres chutes du Niagara, on compte plus de 250 000 lacs. Le train traverse d’immenses territoires d’eaux douces, vierges de tout habitat et de toute présence humaine.

Et l’on se demande fort justement comment un pays peut-il compter autant de lacs. Et comment fait-on pour leur donner à tous un nom ? Un mystère !

De l’Ontario au Manitoba

Une fois quitté l’Ontario, le train pénètre dans la province du Manitoba, qui marque l’entrée dans l’immense région dite des « Prairies canadiennes » « Elles forment, avec la Saskatchewan, l’Alberta et la Colombie-Britannique, ce que l'on nomme communément l'ouest canadien.

Dès l’entrée au Manitoba, lacs et forêts se raréfient jusqu’aux premiers contreforts des Rocheuses qui marquent l’extrémité de l’Alberta. Winnipeg, capitale du Manitoba et plus grande ville de la province, est considérée comme la capitale historique des « Prairies ». Elle surgit de nulle part, étonnante ville très vivante et moderne.

Le Manitoba abrite la plus grande concentration de francophones du Canada en dehors du Québec. Une minorité francophone loin d’être négligeable d’environ 16 000 Franco-Albertains. Le quartier de Saint Boniface, en face de Winnipeg, abrite le dernier bastion francophone en direction de l’ouest canadien.

Du Manitoba à la Saskatchewan :

Après avoir dit au revoir au Manitoba, nous arrivons dans la Saskatchewan, la moins connue de toutes les provinces du pays. Elle tire son nom de la rivière Kisiskatchewan qui signifie « rivière rapide » et sa plus grande ville porte le nom de Saskatoon…

Comme on l'a vu, de façon générale, au Canada, la toponymie emprunte très largement les noms de lieux aux langues des Premières Nations. Elle s'enorgueillit de posséder la plus grande coopérative de production de blé au monde.

L'auteure belge Amélie Nothomb a utilisé le nom de cette province comme patronyme d'une protagoniste canadienne de sa nouvelle Électre. Tandis qu’un humoriste torontois se demandait : « Saskatchewan » Est-ce un nom ou un éternuement ?

Grasslands National park (Province de la Saskatchewan)

De la Saskatchewan à l’Alberta

Tirant son nom de la 4ᵉ fille de la reine Victoria, L'Alberta se trouve au centre géographique du Canada. Ici les paysages deviennent plus nuancés, avec ses derricks au milieu des champs de blé, tandis que les premières hauteurs ont déjà des allures de Far ouest, avec ses troupeaux de bétail et ses cow boys aux larges chapeaux. Elle partage le massif montagneux des Rocheuses avec la Colombie britannique.

Bien que l’Alberta présente de nombreux points communs avec la Saskatchewan et le Manitoba, certains éléments de son histoire et de sa géographie la différencient nettement de ces deux autres provinces de la grande région des Prairies. Comme elles, l’Alberta comprend de vastes espaces cultivés, des forêts parcs et des zones naturelles du bouclier canadien, mais une partie des Montagnes Rocheuses y est également présente, à l’ouest. L’Alberta possède en outre une population beaucoup plus importante que ses voisines des Prairies. L’Alberta est un véritable trait d'union entre l'ouest,et le centre du Canada.

Principale gare du parcours depuis le départ de Toronto, Edmonton marque la fin du voyage dans le Canadien pour une partie non négligeable des passagers.

Manitoba, Saskatchewan, Alberta : Le grenier à blé du monde

Les Prairies canadiennes sont considérées comme étant l'une des plus grandes zones de culture de céréales au monde, principalement de blé. Elles recouvrent une grande partie des provinces de l'Alberta, de la Saskatchewan et du Manitoba et sont parfois appelées collectivement l'Alsama (pour Alberta, Saskatchewan, Manitoba), les provinces des Prairies ou simplement les Prairies. L'unité géographique provient du fait que ces trois provinces ont à peu près le même type géologique et une certaine unité culturelle. Très peu peuplées, la densité de population avoisine les 2,76 hab/km².

Véritables cathédrales et sentinelles des prairies, construits en bois à l’origine, de couleur rouge, vert-noir ou neige, les élévateurs à grains restent de véritables marqueurs emblématiques des provinces centrales. Ici le vent souffle fort, on ne sera pas Surpris non plus de rencontrer une importante colonie ukrainienne, heureuse de retrouver ces immenses prairies comparables aux steppes du pays natal.

Historical grain elevator (Province de la Saskatchewan)

Et voici la Colombie britannique…

Il est temps pour "le Canadien" de quitter Les Prairies » pour gagner la Colombie-Britannique, ultime étape de ce long voyage qui dévale des Rocheuses escarpées jusqu'à l’océan Pacifique La plus occidentale des provinces canadiennes est aussi la moins francophone de toute la confédération. Chose incroyable, le train arrive à huit heures du matin, soit pile à l’heure prévue en gare de Vancouver Pacific, la bien nommée, quatre jours et quatre nuits plus tard.

Spirit Island Maligne Lake (Province de la Colombie-Britannique)

Le coin du ferrovipathe :

Présenter le Canadien comme le train reliant les océans atlantique et pacifique n’est pas tout à fait exact d’un point de vue géographique. Si son terminus à Vancouver se situe bien en effet sur la côte Pacifique, son point de départ à Toronto se trouve quand même à mille deux cents kilomètres des côtes atlantiques. Une broutille, direz-vous à l’échelle du pays.

Mais il est techniquement parfaitement possible, de voyager stricto sensu d’un océan à l’autre pour les purs ferrovipathes. Le départ se fait alors d’Halifax en Nouvelle-Écosse avec un changement de train à Montréal pour Toronto. Il faudra tout de même rajouter un jour et une nuit de voyage supplémentaires. Mais c’est bien connu, quand on aime, on ne compte pas !

Crédits photographiques

Tourisme Ontario – Tourisme Winnipeg- Tourisme Saskatchewan-Tourisme Alberta-Tourisme Jasper- ViaRail- Wiki commons-Marie Guy

Pour aller plus loin:

https://www.destinationontario.com/fr-ca

https://travel.destinationcanada.com/fr-fr/destinations/manitoba

https://travel.destinationcanada.com/fr-fr/destinations/saskatchewan

https://travel.destinationcanada.com/fr-fr/destinations/alberta

https://travel.destinationcanada.com/fr-fr/destinations/colombie-britannique

https://www.viarail.ca/fr

Note de la rédaction :

Cet article fait partie intégrante d’un numéro spécial consacré au Canada (Québec, Acadie, Colombie-Britannique.)

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