lʼart dʼescargoter
De Cognac à Rochefort : La vallée de la Charente en train
Au plus près du fleuve
Le fleuve Charente naît à Chevronnage dans la Haute Vienne à 295, mètres d 'altitude et se jette dans l'océan atlantique entre Port des Barques et Louras 380 kilomètres plus loin. Ce qui en fait avec une telle longueur, un fleuve assez conséquent.
La ligne de chemin de fer suit le cours du fleuve sur plus de soixante kilomètres de Cognac, la ville de François 1er et du célèbre spiritueux, jusqu'à Rochefort. Une cité connue pour ses traditions maritimes en particulier la fameuse Hermione appelée « la Frégate de la liberté » en raison de sa participation à la Guerre d'indépendance américaine.
Bien que le navire soit actuellement en cale sèche à Anglet au Pays Basque pour réparation, Rochefort reste toujours son port d'attache.
Sur la rive gauche de la Charente, les trains ne circulent jamais à plus de deux cents mètres de la rive. La rive droite est plus encaissée. Les gares sont distantes de dix kilomètres en moyenne, les une des autres. Leur emplacement ne devant rien au hasard, mais plutôt à la présence de bacs reliant les deux rives du fleuve. Leur existence est attestée depuis le haut Moyen âge.
De la vingtaine de « passages d'eau » dénombrés seuls deux fonctionnent aujourd'hui : celui de Chaniers à Courcoury et celui de Rouffiac à Dompierre sur Charente réputé pour être le seul et unique bac à chaîne de France par propulsion manuelle à l'aide d'une manivelle. Une véritable curiosité dans un décor bucolique à souhait.
Les férus de lignes ferroviaires hexagonales seront peut être ravis d'apprendre que cette ligne croise la ligne Nantes Bordeaux dans la gare de bifurcation de Beillant. L'avènement du chemin de fer, et plus tard du transport routier, auront raison de la navigation fluviale. Autres temps, autres mœurs, le fleuve fait maintenant le bonheur des plaisanciers.
De remarquables éléments patrimoniaux
La ligne ferroviaire est jalonnée d'ouvrages d'art marquants. On pense en premier lieu à la gare de Rochefort, classée aux Monuments Historiques en 1984. Elle est remarquable à plus d'un titre... elle constitue un bel exemple d'architecture typique du début du XXe siècle avec la structure métallique de sa verrière, et son décor de mosaïques, résurgence du passé, le fronton de la gare porte encore la mention :"Chemins de fer de l'État". Une appellation qui date de la fin du XIXe siècle.
Autre élément patrimonial digne d 'intérêt : la halle aux marchandises de Saint Savinien conservée en l'état et le seul exemple subsistant. Un témoignage de l'intense activité commerciale qui régnait jusque dans les années 20.
Au pays des "cagouillards"
On surnomme les charentais les « cagouillards », ce qui signifie escargots en langue saintongaise. Si le mot a pu rester longtemps péjoratif, voire même teinté de mépris, l'éclosion du tourisme lent a quelque peu changé la donne ! En effet, du bateau à la bicyclette en passant par la randonnée pédestre, tout ici n'est qu'itinérance.
Ainsi, on peut du printemps au début de l'automne flâner sur le fleuve de Saint Savinien à Chaniers via Saintes et prolonger jusqu'à Cognac et Jarnac. Les randonneurs ne manqueront pas d'emprunter les nombreux chemins de petite randonnées ou les sentiers de grande randonnée (GR4 et 360).
Mais la grande nouveauté est sans conteste l'ouverture de la Flow vélo.Une magnifique voie verte combinant découverte du fleuve et randonnée cyclo touristique, qui relie l''île d'Aix sur la côte atlantique à Pithiers en Dordogne en suivant la Charente.