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Sur les frontons des "églises républicaines", de sacrées devises!

Sur les frontons des "églises républicaines", de sacrées devises!

Un peu d’histoire…


Les termes « Liberté, Égalité Fraternité » surgissent pour la 1ère fois et de façon informelle durant la période révolutionnaire ensemble ou associés selon le cas à d’autres termes comme : Union, vertu, justice, Raison, Humanité, force, loi.

C’est la seconde république naissante qui adopte définitivement, en 1948, la devise que nous connaissons aujourd’hui. Elle connut tout de même quelques éclipses durant le second Empire (de 1852 à 1870) avant d’être rétablie par la 3ème République. Elle disparut momentanément une dernière fois durant le régime de Vichy qui la remplaça par le triptyque : « Travail, Famille, Patrie »





Il est généralement admis que c’est à la naissance de la seconde république que la fameuse devise apparaît pour la 1ère fois sur le fronton des églises.Une deuxième et dernière vague d’inscriptions survient à partir de 1905 date à laquelle est votée la loi de séparation de l’église et de l’état.

Outre le fait que les prêtres cessent d’être salariés de l’état, la loi prévoit que la propriété des églises passe aux communes (les cathédrales restant dans le giron de l’état) Ainsi les églises deviennent des bâtiments communaux, l’obligation d’entretien échouant dorénavant aux mairies. Au même titre que sur la façade des mairies la devise de la république apparaît sur les frontons des églises. Une façon pour les édiles de l’époque de graver dans la pierre la nouvelle loi, et signifier que les églises sont des biens communaux.


Petit tour d’horizon

S’il est difficile de connaître leur nombre exact, on estime selon des sources concordantes qu’il existe une centaine d’églises républicaines réparties très inégalement sur le territoire national pour des raisons…. à la fois religieuses et historiques. A quelques exceptions près, elles sont localisées en milieu rural ou dans des petites villes.

 Si les régions Aquitaine, Auvergne, Bourgogne Franche Comté, Centre, Champagne Ardennes, Normandie et Poitou Charente en comptent quelques-unes, plus de la moitié se trouvent en Occitanie et plus précisément dans ce que l’on appelait encore il n’y a pas si longtemps « le Midi Rouge » A eux seuls les départements de L’Aude et L’Hérault représentent le quart de l’ensemble total.


On ne trouve en revanche aucune trace d’églises républicaines en Bretagne, Rhône Alpes, et Corse terres supposées plus catholiques.

C’est également le cas de l’Alsace pour des raisons tout à fait spécifiques : Au moment où est votée la loi de séparation de l’église et de l’état en 1905, cette dernière fait partie d l’Empire allemand suite à son annexion aux termes de la guerre de 1870.

De toutes les églises républicaines il en est une qui se singularise par un ajout à l’habituelle devise, c’est celle de Saint Martin (commune d’Ivry la Bataille dans l’Eure) celui de « temple de la raison et de la philosophie » Cette inscription se trouvant dans le chevet de l’église renvoie à la période révolutionnaire.( Créés sous la Révolution française en 1793,les temples de la Raison étaient des monuments chrétiens reconvertis en temples athées afin d’y organiser le culte de la raison et le culte et plus tard le culte de l’être suprême).

De toutes ces églises une seule semble pouvoir se targuer d’être républicaine. Il s’agit de de Saint Louis à la Roche sur Yon en Vendée. Ce qui est assez paradoxal, car connaissant le poids de l’église catholique dans cette région c’est le denier endroit où l’on s’attend à trouver pareil édifice.

Avec son architecture inspirée des basiliques civiles de l’antiquité, son christ curieusement bleu, blanc, rouge répété à l’envi sur une bonne partie des vitraux et son drapeau français sur le côté nord. Ajoutons à cela : Un monument aux morts et une huile sur toile représentant la guerre de 1914/1918 (cocarde, coquelicots, drapeau français, soldats, champ de bataille et cimetière militaire) ainsi qu’un vitrail mêlant députés, sénateurs et membres du clergé. Alors églises républicaines ou églises de la république ? Au fond la réponse à cette question importe peu. Cette incursion se révèle un passionnant voyage à travers un pan méconnu de notre histoire et c’est bien là l’essentiel.


Pour aller plus loin :


http://atheisme.org/eglises-republique-francaise.html





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