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  • Diana Garcia Rivera

Le Jour des Morts en Amérique latine: Le syncrétisme de deux cultures

(Article original en espagnol : El dia de los muertos, traduit par Alice Ginet Duchenaud )

Cette fête mexicaine a été classé au patrimoine immatériel de l’Humanité par l’UNESCO en 2003. Le Jour des Morts est sans doute une des fêtes les plus pittoresques d’Amérique Latine. Cette célébration est très éloignée des commémorations chrétiennes et européennes de la Toussaint et représente au Mexique la plus belle façon de célébrer la vie à travers la mort.

Pendant les festivités, les villes, les cimetières et les maisons se parent de leurs plus belles couleurs afin de rendre hommage à ceux qui ne sont plus de ce monde. Les Mexicains célèbrent ainsi la mort avec tendresse et ironie, une belle façon de se rappeler qu’elle fait partie de la vie.


En Amérique Latine, le «Jour des morts » aussi connu sous le nom de « Jour des âmes » se déroule le 1er et 2 novembre. C’est l’occasion d’une grande célébration pleine de couleurs, de saveurs et de musiques festives. C’est aussi le moment pour les Mexicains de préparer en famille les meilleures spécialités afin de commémorer et célébrer leurs morts.


Pour les cultures hispaniques, et en particulier au Mexique, la mort est considérée d’un point de vue très différent du notre : celle-ci représente la prolongation de la vie et vice versa. Les concepts de vie et de mort, appartiennent alors à une boucle infinie à l’image d’un processus cosmique se répétant indéfiniment.Pour ces cultures, la connotation de mort est totalement opposée à celle prônée par le Christianisme : elle est en effet plus vue comme la régénération des forces de l’Univers. Pour les Mexicains, il y a dans la mort un fort sentiment d’espoir car elle offre la possibilité de renaissance, et de réincarnation.



La célébration des rites pour les morts existent dans les cultures toltèque, maya, totonaque, mexicaine et purepecha depuis 3 000 ans, avant la fin du XVe siècle et avant l’arrivée des Espagnols. Cette fête n’a rien à voir avec les célébrations européennes et chrétiennes de la Toussaint qui ont associé à ces festivités des connotations morales, dans lesquelles les idées d’Enfer et de Paradis ont été utilisées pour punir ou récompenser l’existence sur Terre.


Le Jour des Morts est célébré le neuvième mois du calendrier solaire mexicain et se déroule pendant un mois, créant ainsi un syncrétisme des célébrations méso-américaines et chrétiennes donnant naissance à la célébration actuelle du Jour des Morts. Cette association à permis aux populations d’Amérique latine de s’organiser d’une manière différente du reste du monde catholique, tout en profitant cependant de cette fête pour commémorer leur défunts et célébrer la vie.



Au Mexique, la Vie et la Mort sont deux symboles fondamentalement liés et emblématiques dans la construction de l’identité du pays en tant que nation. Ils sont le sujet de nombreuses croyances, traditions et autres rituels.


Au Guatemala, selon une vieille croyance, il faut décorer les tombes avant la célébration afin que les défunts puissent quitter le cimetière et se déplacer librement. Des autels sont aussi élaborés dans les habitations, puis un verre d’eau est installé sur chacun d’entre eux, afin d’épancher la soif du défunt. Les habitants se réunissent ensuite en famille ou entre amis pour partager un bon repas en l’honneur de leur morts, décorant leurs maison de fleurs typiques du pays : le cyprès et la « fleur des morts », qui fleurit à cette époque précise de l’année.




Au Nicaragua, on célèbre cette date de nuit, au cimetière, prés de la tombe familiale. En Amérique du Sud, notamment au Pérou, en Bolivie, au Sud de la Colombie et au Nord de l’Argentine, la coutume est de se réunir dans les cimetières autours d’offrandes de nourriture à l’attention des proches décédés.


Dans le reste de la Colombie, au Costa Rica, au Honduras et Venezuela, la fête se déroule le 1er Novembre. Les habitants prient leurs morts à l’église, sollicitent leur protection, apportent des fleurs, des feuilles de palmiers et des couronnes dans les cimetières.



Au Pérou, les familles construisent de petits autels dans les maisons car selon leurs croyances les défunts viendraient les visiter. Ceux-ci sont ornés d’objets ayant appartenu au défunt, ainsi que d’un repas spécialement préparé pour l’occasion, afin que les morts puissent eux aussi profiter des festivités.



En Équateur, les communautés autochtones célèbrent encore aujourd’hui un rite très ancien : ils déposent sur les tombes les plats préférés de leurs défunts qui selon la croyance reviendraient chaque année dans le monde des vivants à cette date.


La « chicha-morada », une boisson à base de maïs et de fruits, accompagnée de « guaguas » (pains de blé ou de mais en forme d’enfants et recouverts de sucre) sont les produits préparés puis offerts entre la famille et les amis du mort. Puis, le défunt est invité à jouer au « Piruruy » (jeu de dé) grâce auquel il pourra communiquer avec les vivants, et partager ses besoins ou reproches. Bien qu’il ne possède pas les mêmes racines pré-hispaniques mexicaines, Le Jour des morts est également célébré au Brésil, sous le nom de « Dia dos Finados ».


Plus près de nous :

On connait les liens historiques entre Barcelonnette et le Mexique ce qui en fait la plus mexicaine des villes françaises. Pendant 3 jours, la ville se pare des couleurs du Mexique en célébrant la Fête des Morts au travers d'activités insolites et originales, directement liées à la tradition mexicaine.

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