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Être en train
Être en train
Être en train
Être en train

L'ouvrage aurait pu tout aussi bien s'appeler "Trains de vies", tant il fourmille d'anecdotes et d'observations fines sur nos tics, manies et autres travers de voyageurs en train.


Son auteur est à n'en point douter à classer parmi les « ferroviphates », les amoureux des trains... mais un ferroviphate d'un genre particulier : il ne s'intéresse pas au train en tant que machine, et il décrit peu ce que l'on voit du train. De même que les bâtiments voyageurs sont peu présents, à l'exception de l'excellent chapitre sur les "gares perdues" (ces nouvelles gares T.G.V surgies de nulle part), avatars d'une pseudo modernité.


Son propos, ce qui rend son livre particulièrement original, est de s'intéresser au peuple des voyageurs en train. Il les observe, les écoute, capte leurs lectures, dissèque leurs comportements : il "sociologise" pour employer sa propre expression. On sent l'expérience vécue : ah la guerre de l'accoudoir ! Ainsi l'auteur a emprunté durant un an tous les types de trains circulant dans l’hexagone du T.G.V au T.E.R, en passant par les Inter-Cités et jusqu'au Thalys, la quintessence du train européen.

Rien de semblable pour l'auteur entre les trains de nuit (et oui il en existe encore...) et l'effervescence du train des vacances. De même que le silence du premier train du matin ne saurait être comparé à celui régnant dans les compartiments de 1ère classe.


Patrick Medioni ne manque pas de s'interroger sur sa "passion clandestine" et sur ce qui lui fait préférer le train par rapport aux autre modes de déplacements courants :

« La voiture qui stresse et fatigue le conducteur ou l'avion qui anesthésie le voyageur et uniformise le voyage avec ses aéroports tous semblables. »

L'auteur ne manque pas de rappeler aussi que le train se trouve au cœur de l'actualité avec tous les questionnements sur le devenir des petites lignes, le retour des trains de nuit et la place du fret ferroviaire.


Enfin, Patrick MEDIONI n'oublie pas les trains que l'on n'a pas pris ou les trains que l'on ne prendra pas comme une belle métaphore de la vie elle-même. Il croit avec enthousiasme au retour en force du train comme parangon de notre liberté. On ne demande qu'à le suivre !

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