
lʼart dʼescargoter

Ma balado à pied sur la diagonale du vide

Une chronique de Didier Vors
"Ma Balado à pied sur la diagonale du vide" Voilà vraiment un livre qui entre complètement en résonance avec la ligne éditoriale de l’art d’escargoter. On y parle de rencontres humaines, d’itinérance buissonnière, de découverte au rythme des pas du marcheur. C’est une ancienne récente... voix de France Inter qui prend la plume avec un certain succès. Hervé Pauchon évoque des figures marquantes de la radio comme Claude Villers et son émission avec « Marche ou rêve » avec laquelle on ne peut s’empêcher de lui trouver une certaine filiation.
Ainsi, après avoir arpenté le chemin de Saint Jacques de Compostelle dans son intégralité, l'auteur jamais rassasié de rencontres a entrepris de marcher sur la diagonale du vide, appelée maintenant diagonale à faible densité. Que certaines personnes croisées durant ce périple hors normes qualifieront de diagonale des oubliés, du froid, verte ou encore de la tranquillité. Il a ainsi cheminé sur des routes, des chemins de randonnée, des chemins de halage, et autres sous-bois. Parti de Givet dans les Ardennes, ses pas l’ont conduit à Messanges dans les Landes, soit un périple de 1500 kilomètres. Avec une seule question en guide de leitmotiv « Qu’est-ce que vous en rend heureux aujourd’hui ? Et le lecteur se prend au jeu au fil de la narration, préoccupé de savoir si notre héros des temps modernes trouvera le soir venu un toit, un matelas et une prise pour son inséparable magnétophone. Compagnon dont il dit joliment « Nous sommes complémentaires : A lui les mots, à moi les émotions »
L’homme se dévoile beaucoup dans son intimité, parle volontiers de sa vie personnelle, familiale pour éclairer sa démarche solitaire. Il fait volontiers part de ses doutes comme tout bon marcheur au long cours. Le chemin passe par des déceptions, prévient-il, qu’il contre balance aussitôt par « la diversité des rencontres rend le chemin excitant ».
Hervé Pauchon avoue aimer ce côté léger de la vie et emplir la sienne avec celle des autres. Récolteur d’émotions, c'est aussi un raconteur épris de rencontres, « un raccontreur ». Notre homme sait, pour reprendre ses propres mots « sortir du tout à égo et replonger dans une fosse à émotion ».
L’auteur voudra bien excuser cet accès de familiarité, mais néanmoins des plus amicaux, il n’y pas à dire pour la rédaction de l’Art d’Escargoter : « Tout est bon dans le Pauchon ! »